L’Etat hébreu est devenu un des centres mondiaux des entreprises de jeux. Un secteur qui représente la plus grande industrie du divertissement au monde.

Ce secteur a vu une croissance constante au cours des huit dernières années et reste très prometteur. L’ampleur du phénomène devrait encore se répercuter dans l’avenir, en raison de l’augmentation du marché et de la demande.

Par Noémie Grynberg pour notre partenaire Israël Magazine.

Pour un petit pays de 9 millions d’habitants, Israël reflète une part disproportionnée de l’industrie mondiale du jeu, avec à la clé des milliers de développeurs, d’éditeurs et de sociétés de technologie marketing associées.

En effet, la scène des start-ups israéliennes, connue à travers la planète, intègre logiquement le monde du jeu. Ceux en ligne, notamment les casinos, s’avèrent un domaine en pleine croissance.

En effet, la scène des start-ups israéliennes, connue à travers la planète, intègre logiquement le monde du jeu. Ceux en ligne, notamment les casinos, s’avèrent un domaine en pleine croissance. La demande des internautes est insatiable du fait du développement des applications sur ordinateur et téléphone ainsi que de l’essor des réseaux sociaux.

De même du côté des jeux vidéo. La prolifération des mobiles et la montée des médias sociaux sont à l’origine de cette industrie. Cette dernière contribue à l’économie du pays à hauteur d’un milliard de dollars de recette au cours des dernières années. Ainsi, des sociétés de jeux israéliennes ont généré d’innombrables emplois et d’importants revenus au gouvernement.

Aujourd’hui, environ 170 entreprises de cette sorte opèrent en Israël et 4 000 personnes y travaillent.

Un long développement.

L’industrie du jeu israélien a lentement progressé par étapes, en marge de la culture des startups. Jusqu’au milieu des années 2000, l’Etat hébreu était en grande partie absent du créneau, malgré une scène technologique et artistique solide.

Moins de deux décennies de travail l’ont mis sur la carte mondiale. En 2015, 200 sociétés ont généré des revenus de 1 milliard de dollars en jeux mobiles et sociaux. Un chiffre en hausse de 25% par rapport aux 800 millions de l’année précédente. Maintenant, ce domaine vaut 50% de plus, selon les estimations. C’est un excellent résultat pour une jeune activité. La présence israélienne dans les jeux figure un bon exemple de la façon dont une région peut devenir en très peu de temps un moteur économique dans une industrie, en capitalisant sur les changements apportés par l’innovation.

Mais ce succès s’avère chose fragile, voire éphémère. L’Etat hébreu a encore besoin de progrès pour devenir un acteur permanent sur ce marché. Son développement semble rapide mais doit continuer à innover et à s’adapter aux pratiques des internautes grâce à la technologie de pointe perfectionnée par les entreprises nationales.

Industrie du jeu bleu/blanc : les boosteurs.

Dans la nouvelle économie du jeu vidéo, les barrières à l’entrée ont été considérablement réduites. Les entreprises n’ont plus à investir des millions de dollars dans les technologies les plus avancées. Une conception simple et convaincante suffit. Ainsi l’un des atouts majeurs de l’industrie israélienne repose sur des jeux sociaux et occasionnels simples qui se jouent généralement à de courts intervalles. Les jeux de casino virtuels sans argent réel en sont un exemple populaire.

Assurément, les auteurs de logiciels israéliens excellent dans la création de jeux sur téléphones mobiles et navigateurs Web. Les entreprises locales ont également été promptes à explorer les applications technologiques telles que la réalité augmentée (RA) et la réalité virtuelle (RV) pour les jeux vidéo.

Mais ce qui a aidé l’industrie israélienne du jeu électronique interactif à sortir de l’ombre repose sur une série d’acquisitions importantes réalisées par des sociétés étrangères. L’année dernière, une firme australienne a acquis pour 500 millions de dollars la société Plarium, chef de file mondial des jeux multi-joueurs sur réseau central et mobile. Elle compte 260 millions de fans. En 2016, un consortium chinois a racheté Playtika Entertainment (la plus grande entreprise de casino en ligne du monde), pour 4,4 milliards de dollars. Ces deux opérations ont suivi les acquisitions de Diwip (jeux sociaux en ligne) et Dragonplay (casino en ligne) en 2014 pour un montant de 100 millions de dollars chacune.

Dernièrement fin novembre 2019, la plus grande entreprise de jeux vidéo d’Israël – Crazy Lab – a conclu un accord avec le géant japonais Sony.

Les principaux défis.

À l’échelle mondiale, le jeu continue de croître à un taux de 20% par an. Dans un environnement aussi dynamique, l’industrie bleu/blanc fait face à de nombreux enjeux : fragmentation du marché et manque de normalisation ; écarts de génération – gouvernements et entreprises traditionnelles restent déconnectés des réalités de cette économie ; monétisation due au contenu gratuit, au piratage et aux nouveaux comportements apparus avec la mobilité et les modifications des habitudes de consommation ; concurrence déloyale de plusieurs acteurs de jeux sur PC et mobile ; grosses entreprises (Microsoft, Sony, Apple, Nintendo et Google) qui contrôlent un écosystème complet, allant des systèmes d’exploitation à la distribution.

L’expertise israélienne.

Les ingénieurs israéliens sont à la pointe de l’innovation en matière de capteurs (pour détecter les mouvements, les émotions, le bien-être, etc.), de Big Data (pour le marketing en ligne, l’emploi de bases de données d’utilisateurs, etc.), de vision par ordinateur et d’analyse vidéo (RV, RA, etc.), d’Intelligence artificielle et plus encore. En outre, depuis la fin des années 90 et la montée d’Internet, certaines sociétés bleu/blanc sont devenues des leaders mondiaux du casinos et du poker en ligne. Elles ont développé un savoir-faire exceptionnel en matière d’acquisition, de rétention, de marketing, de monétisation en ligne.

TabTale a presque atteint un milliard de téléchargements pour ses 400 jeux pour enfants. Ce qui en fait le leader mondial, bien avant Disney. Jelly Button, Funtactix, Sidekick et divers studios indépendants sont d’autres sociétés de développement de jeux.

En ce qui concerne le marketing en ligne, Matomy et AppsFlyer figurent parmi les leaders. Playbuzz propose également aux marques des services innovants utilisant la ludification pour générer du contenu. Quant à PrimeSense, il représente la technologie de détection 3D à l’origine du périphérique destiné au matériel Microsoft, avant son acquisition par Apple en 2015.

Objectif de l’industrie du jeu d’ici 20 ans.

La branche des jeux se différencie des autres secteurs traditionnels de la hi-tech – elle fait le pont entre technologie et contenu. Bien que tous les talents soient disponibles localement, les investisseurs israéliens ne sont pas familiarisés avec le développement de contenu qui est encore à venir.

Pour autant, le champ des jeux possède un énorme potentiel de croissance horizontale (acquisition d’une société ayant la même activité) et le marché mondial va encore doubler d’ici quelques années. Israël a donc encore beaucoup de points forts à exploiter, notamment la création de solutions et de prestations novatrices, telles que l’analyse de données et les services publicitaires.

SOURCE: ISRAEL MAGAZINE

 

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