Invité sur RTL, le commissaire européen Thierry Breton a affirmé qu’Israël était en avance sur la vaccination grâce à un contrat très particulier avec Pfizer/BioNtech. Ancien ministre de l’Économie entre 2005 et 2007, aujourd’hui commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton est le monsieur qui doit activer la production de vaccin.

Dans ce domaine, on le sait, Israël est très en avance. Et pour Thierry Breton, il y a une raison : « Israël a décidé d’acheter pour ses compatriotes des vaccins en avant-première contre les données de santé de l’ensemble de ses concitoyens« , déclarait-il au micro d’Alba Ventura.

Et c’est vrai puisque dès le 8 janvier, Benjamin Netanyahu affirmait ceci : « L’accord que j’ai conclu avec Pfizer nous permettra de vacciner tous les Israéliens de plus de 16 ans d’ici la fin mars, et peut-être même avant« . « Israël sera un ‘pays-modèle’ pour Pfizer, en proposant des données statistiques sur l’efficacité du vaccin ». L’idée de faire d’Israël un pays test a séduit le gouvernement de l’État hébreu qui s’est rapidement positionné sur les vaccins.

En effet, la campagne à débuté le samedi 18 décembre avec Netanyahu lui-même devant les caméras. En tout, 14 millions de doses ont été commandées, afin de vacciner deux fois, même s’il y a 9 millions d’habitants en Israël. Données des vaccinés offertes et achat des doses plus chères, la formule de la réussite vaccinale version Pfizer.

Imaginez un instant, si on vous dit : « Voilà, vous êtes vacciné, je donne tous les résultats non pas au ministère de la Santé, mais à une entreprise privée pour qu’elle les analyse ». La démarche est discutable et pourtant, c’est l’accord israélien. Au départ secret, il a été publié le 19 janvier par le gouvernement : Pfizer ne peut obtenir des informations médicales personnelles sur les vaccinés, mais seulement des données agrégées hebdomadaires, y compris sur des sous-groupes de petite taille, divisés selon leur âge, leur passif médical ou encore leur lieu de vaccination.

Enfin, le contrat n’exclut pas le partage d’informations que l’État ne rend pas lui-même publiques. Ce qui est étonnant quand vous lisez ce contrat, disponible sur le site du ministère de la Santé Israélien, c’est que vous avez l’impression d’être dans le Bureau des Légendes : des passages entiers sont caviardés, rayés de noir. Sous ces bandes noires, la date de signature du contrat et le prix payé par l’État, toujours confidentiel.

Le 27 janvier, devant le forum économique de Davos, Benjamin Netanyahu a expliqué que « la raison pour laquelle nous avons réussi, c’est que nous avons acheté beaucoup, vite, sans mégoter sur le prix« . Il y aurait eu en tout 21 conversations entre le Premier ministre israélien et le président de Pfizer. Si on ne sait pas précisément le prix payé par Israël, on évoque le prix de 46 euros par double dose du vaccin Pfizer/BioNTech (40 % de plus qu’aux États-Unis). De son côté, la France aurait payé entre 12 et 15 euros la dose. À noter que, malgré le partage des données personnelles, il y a eu très peu de contestation. Déjà un tiers de la population est vaccinée.

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