Pour cette première tournée d’un chef de gouvernement israélien en Amérique du Sud, Benyamin Netanyahou a choisi de commencer par l’Argentine. « La communauté juive d’Argentine a toujours été auprès d’Israël, et nous sommes auprès de vous » a-t-il lancé, lundi 11 septembre, avant de se rendre à une cérémonie en l’honneur des victimes des attentats successivement perpétrés en 1992 et 1994 contre l’ambassade israélienne et contre l’AMIA, un centre communautaire juif.
Mardi 12 septembre, le premier ministre israélien a poursuivi sa visite par un déjeuner à la Casa Rosada, avec Mauricio Macri, le président argentin. Ensemble, les deux hommes ont évoqué la mise en place de plusieurs accords.

Coopération douanière et sécurité publique

La présence des 30 entrepreneurs a bord de l’avion du premier ministre israélien laissait peu de doutes quant à la volonté de renforcer des liens économiques jusque-là très faibles entre l’Argentine et l’état hébreu. « Je vais vous raconter un secret, mon père m’a toujours conseillé d’apprendre à lire le castillan pour pouvoir lire Cervantès. Je ne l’ai pas fait, mais je peux vous assurer qu’avec le président (Mauricio) Macri, nous parlons le même langage économique » a raconté Benyamin Netanyahou le soir même.
Ce mardi, les deux chefs d’États devaient profiter de leur déjeuner pour signer une série d’accords destinés à augmenter le commerce bilatéral, mais pas seulement. Une « coopération en matière de sécurité publique et douanière » devait aussi être évoquée, censée lutter contre le crime organisé ou le trafic de drogues et de personnes.
L’autre accord, très attendu au sein du gouvernement argentin, concerne une éventuelle coopération douanière censée augmenter les investissements entre les deux États mais aussi faciliter le commerce bilatéral, jusque-là peu important malgré la signature d’un traité entre le Mercosur et Israël en 2007.

139 544 documents secrets

En Argentine, où 300 000 juifs forment la plus importante communauté d’Amérique latine et où de nombreux officiers nazis ont trouvé refuge après la fin de la seconde Guerre Mondiale, la mémoire des crimes commis à cette époque reste très vive.
Mardi 12 septembre, les deux présidents ont donc signé une déclaration entérinant le transfert de 139 544 documents secrets et photos d’Argentine vers Israël. Collectés par le ministère des affaires étrangères et le musée de l’holocauste nord-américain, les milliers de documents sont datés entre 1939 et 1948.

18 juillet 1994

Benyamin Netanyahou a également profité de sa visite en Argentine pour revenir sur l’attentat perpétré le 18 juillet 1994 contre l’AMIA, qui avait fait 85 morts et 300 blessés. 23 ans après, le premier ministre israélien a profité de sa visite en Argentine pour accuser l’Iran, soupçonnée par l’État hébreu d’être à l’origine de l’attentat, « d’encourager » la terreur.
Sous la présidence de Cristina Kirchner, Téhéran a déjà accepté la signature d’un mémorandum et d’une « commission de la vérité » pour relancer les recherches concernant cette affaire.
Source : http://www.la-croix.com

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