À l’instar de plusieurs quartiers menacés d’expropriation imminente, Shouk HaKarmel, l’un des derniers marchés du Tel-Aviv d’antan, risque de perdre son caractère “bucolique et humain” et de subir un remplacement de population, avertit une journaliste de Ha’Aretz.
Le 4 janvier, Ron Huldai, le maire [travailliste] de Tel-Aviv, annonçait sur sa page Facebook que la partie ouest du Shouk HaKarmel [“marché du Carmel”], celle qui longe le parking près du Gan HaKovshim [“parc des Conquérants”], allait bientôt être rénovée. Il s’agit de la concrétisation d’un projet sur lequel planche la municipalité depuis l’arrivée au pouvoir de Huldai, il y a vingt-trois ans.
Ce projet contient un message important pour l’ensemble de la ville. D’une part, il préservera le charme et le caractère unique du Carmel, et, d’autre part, il lui permettra de continuer à prospérer en tant que centre commercial et touristique attractif en améliorant l’espace public.”
Ron Huldai a publié ce message après que son plan a été approuvé par la Commission départementale de planification et de construction. Mais quiconque a le temps et le courage de lire les comptes rendus de cette commission n’y découvrira rien d’autre que des slogans identiques à ceux de tous les plans soumis depuis deux décennies par la mairie et qui affichent l’ambition de “réhabiliter” une zone “non réglementée” de la ville et qui ne “colle” pas à la législation israélienne en matière de planification et d’urbanisation.
Moule rigide.
Concrètement, on assiste à une volonté constante de couler chaque immeuble, quartier et marché dans un moule rigide. Et, comme toujours, la rénovation du Carmel est confiée au cabinet d’architectes Tsionov-Vitkon, lequel a par ailleurs été sélectionné pour construire de nouvelles écoles à Tel-Aviv et prévoit de transformer le marché de la rue de l’Aliyah en un country club privé.
Photo Reuters.
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