Aujourd’hui s’ouvre à Paris, en présence d’israéliens, le Sommet international pour l’action sur l’intelligence artificielle.

Par |2025-02-06T09:27:22+01:006 Fév 2025|Catégories : HIGH-TECH|

Aujourd’hui s’ouvre à Paris le Sommet international pour l’action sur l’intelligence artificielle. Durant quelques jours, il sera question des interactions entre l’IA et les sciences ou la culture. Et mardi prochain, en plus des grands noms du secteur, une centaine de chefs d’État et de gouvernement seront rassemblés au Grand Palais. De nombreux israéliens nous ont confirmé leur présence au Sommet.

Israël se classe parmi les 10 meilleurs écosystèmes en matière d’IA. Selon le rapport établi par RISE Israel – précédemment connu sous le nom de Start-up Nation Policy Institute (SNPI) – et Google, les taux de croissance israéliens dans les investissements globaux associés à l’IA sont imporatants. De nombreuses start-ups sont spécialisées dans le développement de technologies liées à l’IA.

« La révolution de l’IA est un fait, et Israël ne peut pas se permettre de ne pas être leader dans ce domaine », a déclaré le président de RISE Israël, le professeur Eugene Kandel. « Au-delà de l’importance de garder intacte la compétitivité d’Israël au sein de cette course mondiale, l’adoption de l’intelligence artificielle pourrait considérablement améliorer la qualité de vie des Israéliens. »

 

COURRIER INTERNATIONAL : « L’occasion de se pencher collectivement sur l’impact de cette technologie sur la planète ? Si seulement !

On l’a déjà dit ici, l’IA est assoiffée : les supercalculateurs qui la font tourner ont besoin de centaines de millions de litres d’eau chaque année pour ne pas surchauffer. Mais ce n’est pas tout. Elle est aussi gourmande en électricité.

Même si les sources d’énergies renouvelables continuent de progresser dans le monde, la production d’électricité émet toujours plus de gaz à effet de serre. “Les émissions de Microsoft ont augmenté de 30 % l’année dernière par rapport à 2020, tandis que celles de Google se sont accrues de 48 % par rapport à 2019, dans les deux cas en grande partie à cause de l’IA”, note Bloomberg. Selon les estimations du chercheur Alex de Vries, les serveurs nécessaires à l’IA générative pourraient utiliser entre 85 et 134 terrawattheures en 2027. C’est l’équivalent de la consommation annuelle de pays comme l’Argentine ou les Pays-Bas, avait calculé The New York Times en 2023.

À l’époque, Roberto Verdecchia, informaticien au STLab de l’université de Florence, insistait : “Inutile de créer un nouveau modèle si c’est juste pour le rendre plus précis et plus rapide. Il vaudrait mieux prendre la mesure de toutes les ressources naturelles que nous engloutissons.”

Il n’a pas été entendu. De nouveaux modèles d’IA ont fait leur apparition, toujours plus puissants. Mais fin janvier, l’arrivée du robot conversationnel DeepSeek-R1, développé à moindre coût par une start-up chinoise, a eu l’effet d’une bombe. Et l’on s’est pris à croire que son approche innovante, plus efficace, permettrait d’absorber beaucoup moins d’énergie que les autres.

Las ! Les premières analyses partagées par MIT Technology Review suggèrent qu’il n’en est rien. Pire, “DeepSeek pourrait être plus énergivore pour générer des réponses que le modèle de taille équivalente de Meta”. En réalité, explique la revue américaine, l’énergie économisée lors de l’entraînement du modèle est compensée par ses techniques plus intensives pour répondre aux questions et par les longues réponses qu’elles produisent. “Si l’on ajoute à cela le fait que les autres entreprises de la tech, inspirées par la méthode de DeepSeek, vont peut-être construire leurs propres modèles de raisonnement bon marché, les perspectives de la consommation d’énergie ont déjà l’air beaucoup moins roses.”

On nous assure que l’IA pourra nous aider à lutter contre le réchauffement de la planète. Si elle est aussi intelligente qu’on le dit, elle devrait commencer par nous conseiller de ne pas trop l’utiliser ».

Carole Lembezat

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