Les kibboutz du sud d’Israël ont été le théâtre de combats très violents. Il est toujours dangereux de tenter de s’y rendre. Sur place, les habitants cherchent leurs proches et coordonnent les dernières évacuations.
Ils s’appellent Sheri et Yarben Bibes, ils ont deux enfants: Ariel, 4 ans, et Ksir, 9 mois. Jusqu’à l’attaque surprise des terroristes du Hamas, samedi matin, ils habitaient le kibboutz Nir Oz, à quelques centaines de mètres de la bande de Gaza.
Tout comme leurs parents, Margit et Yossi Silverman. Depuis trois jours, Yossi Schneider, leur cousin, est sans nouvelle. «Tout ce dont je suis sûr, c’est que Sheri et ses enfants ont été enlevés», explique-t-il. La vidéo de leur rapt tourne sur les réseaux sociaux, parmi des centaines et des centaines d’images témoignant du déchaînement de violence auquel se sont livrés les guerriers du Hamas et du Djihad islamique.
Au moins 900 Israéliens ont été tués et 2 400 ont été blessés au cours de cette attaque. Une centaine seraient toujours retenus en otage. Parmi eux, des militaires, mais aussi des personnes âgées, des femmes et des enfants comme Sheri, Ariel et Ksir Bibes. COPYRIGHTS LE FIGARO.
LE KIBBOUTZ BEERI.
Avant la plus importante incursion du Hamas en territoire israélien, le kibboutz Beeri, situé à proximité de la ville d’Ofakim, était principalement connu pour son imprimerie florissante, son aménagement paysager soigné et sa scène culturelle naissante.
Mais après l’attaque surprise de ce samedi contre Israël menée par des centaines de terroristes, venus de la bande de Gaza voisine, Beeri est devenu un symbole de cette tragédie qui a causé la mort de centaines d’Israéliens et qui a conduit à une déclaration du Premier ministre Benjamin Netanyahu, annonçant qu’Israël entrait en guerre contre le groupe terroriste du Hamas.
Pour de nombreux Israéliens, les événements à Beeri ont révélé une faiblesse militaire dont peu de gens avaient prévu l’ampleur et qui, pour certains, rappelle certaines des périodes les plus incertaines de l’État juif.
Samedi matin, des dizaines de terroristes ont pénétré dans le kibboutz, créé en 1946 dans le cadre d’un plan stratégique visant à aider le futur État à résister à une invasion égyptienne.
Les troupes du Hamas ont pris progressivement hier le contrôle de l’ensemble du kibboutz, dont les 1 200 habitants en font le plus grand des 25 villages qui composent le conseil régional d’Eshkol. Plusieurs membres du kibboutz auraient été enlevés et emmenés vers la bande de Gaza.
L’opération terroriste entrait dans le cadre d’un raid sans précédent mené par des centaines d’hommes armés du Hamas, qui ont réussi à traverser facilement la zone frontalière sous tension, pénétrant dans au moins trois villes – Ofakim, Sderot et Netivot – et plusieurs villages.
À Beeri, l’invasion terroriste a comporté un élément que peu d’Israéliens auraient pu imaginer possible : un homme en civil expliquait en arabe ce qui se passait à un caméraman, comme le ferait un journaliste, alors que des combattants armés du Hamas s’agitaient autour de lui.