Nous venons d’apprendre le décès à Paris ce dimanche de Léon Clingman quelques jours avant son 102 ème anniversaire.

Né en 1920 à Tighina, en Moldavie, il est arrivé enfant à Paris avec sa famille, fuyant le régime communiste soviétique et a étudié à l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP) et il s’est imposé comme capitaine historique de l’industrie textile  en étant l’artisan du succès international de la marque Lacoste, en tant que directeur du groupe Devanlay (1975-1984) puis en tant que président (1984-1998).

Jeune, il a travaillé à la Tessiture Boussac et au grand magasin Lafayette. Dès les années 1950, il a appliqué à l’entreprise de son père de nouvelles techniques de production et de nouveaux critères stylistiques (une anticipation du prêt-à-porter) : le résultat est une vente annuelle de 10 millions de pièces. Indreco, sous sa direction, a absorbé en 1966 les entreprises Newman, Seiligmann et C. Mendés.

Entre-temps, Pierre Lévy, son beau-père, lui confie la relance du groupe textile Devanlay, ce qu’il réussit à faire notamment en s’appuyant sur la marque Lacoste, qu’il reprend officiellement en 1975. Parallèlement, Léon Cligman est directeur (1973) puis vice-président (1977-1991) des Nouvelles Galeries Réunies. En tant que directeur puis président de Devanlay, il a supervisé personnellement les marques Scandal, Jil et Orly avec Lacoste. À la fin des années 1970, le groupe Indreco-Devanlay employait plus de 40 000 personnes.

En 1998, Léon Cligman vend Devanlay au groupe suisse Maus pour 2,9 milliards de francs. Il s’allie à Pierre Bergé, président d’Yves Saint Laurent, pour contrer l’OPA lancée par Maurice Bidermann sur Saint Laurent via le groupe Mendès.

Il a été aussi très actif dans le domaine de la philanthropie et du mécénat : il a été vice-président fondateur de la Ligue française contre la sclérose en plaques, administrateur de la Fondation du patrimoine et président du cercle des fondateurs de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris.

En 2017, il a fait don à l’État français et aux Pays de la Loire, avec son épouse Martine qui est artiste, d’une collection d’environ 900 œuvres d’art, qui constitue le patrimoine du musée d’art moderne de Fontevraud, qui a été inauguré le 19 mai 2021.

Israël Valley présente ses condoléances à sa famille.

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