Forte personnalité pour les Israéliens d’origine russe, Avigdor Lieberman a été controversé en raison de son vocabulaire violent et de ses positions anti-arabes.

Après les élections législatives de février 2009, avec 15 sièges, son parti devint le troisième de la Knesset. Lieberman est alors appelé au gouvernement de Benjamin Netanyahou en tant que ministre des Affaires étrangères. Le pouvoir modère souvent les hommes politiques. En effet, il a effectivement mis beaucoup d’eau dans sa vodka en renonçant au Grand Israël jusqu’à devenir un homme politique accepté. Malgré cela, il était resté persona non grata dans toutes les chancelleries européennes. Cette situation le poussa à développer des relations avec tous les pays de l’Est et ce fut une réussite.

Lors de sa visite à Moscou entre le 1er et le 3 juin 2009, Lieberman avait estimé que «les relations bilatérales entre Israël et la Russie avaient atteint leur plus haut niveau depuis le rétablissement des liens diplomatiques» entre les deux États en 1991 grâce à la politique d’ouverture de Mikhaïl Gorbatchev. Les liens entre l’URSS et Israël avaient en effet été rompus à l’initiative de Moscou à la suite de la guerre des Six jours en 1967 alors que l’Urss avait été le premier État à reconnaître l’existence d’Israël en 1948.

L’invasion de la Géorgie par la Russie en 2008 qui n’a pas interrompu l’assistance technique et matérielle fournie par Jérusalem à l’agressé. La Russie a refusé de sacrifier ses relations avec les Israéliens au nom de l’aide accordée par ces derniers aux militaires géorgiens. Moscou n’avait pas voulu compromettre leur coopération sur les autres dossiers, tels que le terrorisme islamiste ainsi que leur partenariat économique. Les relations israélo-russes reposent sur des convergences d’intérêts politiques et stratégiques plus globaux.

Il existe un partenariat économique et technique très dynamique qui a été mis en place en juin 1995 par Avigdor Lieberman. Près de 18 accords régissent les relations économiques, culturelles et technologiques entre la Fédération de Russie et Israël. Le volume des échanges a explosé, passant de 12 millions de dollars en 1991 à plus de 2,8 milliards de dollars en 2008. Les Israéliens importent de Russie essentiellement du pétrole, du gaz, des diamants bruts (70%) ainsi que des métaux (20%). La Russie importe quant à elle du matériel médical mais surtout des technologies de pointe (40%), notamment des systèmes sophistiqués pour équiper une partie des avions de combat qu’elle destine à l’export. Enfin, l’abolition du régime des visas entre les deux États a amélioré non seulement les déplacements des hommes d’affaires israélo-russes, mais a facilité également le développement du tourisme russe en Israël, qui est une des activités économiques phare de l’État hébreu.

Seule ombre au tableau : Il n’existe à ce jour aucun système et aucun accord facilitant les transferts de capitaux, ni aucune sécurisation de ces transferts ou des investissements. Cette lacune dans ce domaine peut s’expliquer par la volonté des deux États de conserver une forme de contrôle sur les flux financiers. Il existe en effet une forte activité financière à caractère mafieux générée par les oligarques en grande majorité juifs et par les citoyens binationaux.

Par ailleurs, la délinquance financière et le crime organisé entre les deux États sont des questions sensibles. Israël refuse toute extradition de ses ressortissants si bien que les demandes de Moscou concernant des oligarques binationaux recherchés pour des délits financiers sont toujours rejetées. Les collaborateurs de Mikhaïl Kodorkovskiï sont réfugiés en Israël : Leonid Nevzline, Mikhaïl Brudno et Vladimir Dubov. Ils sont recherchés par les autorités russes pour détournements de fonds et pour évasion fiscale. Vladimir Goussinskiï et Boris Berezovskiï, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la justice russe, possèdent également des passeports israéliens. Bien que Goussinskiï, l’un des principaux leaders de la presse d’opposition à Vladimir Poutine ait été arrêté en Espagne en 2000, il n’a jamais été extradé vers la Russie. Ces cinq personnages ont en outre bénéficié de la Loi du retour qui permet à tout Juif de devenir citoyen israélien. Il s’agit-là des oligarques les plus en vue, cependant, d’autres personnalités, moins connues gravitent dans la nébuleuse du crime organisé et de la délinquance financière. Certains ont été assassinés par les Russes.

 

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