Un rapport gouvernemental publié dédouane les chaines de magasins alimentaires de la responsabilité de la flambée des prix des fruits et légumes. Dans la ligne de mire de ce rapport se trouvent les agriculteurs.

La commission qui a rédigé ce rapport a rendu aujourd’hui ses conclusions intermédiaires. Elle est composée de représentants des ministères de l’Economie et de l’Industrie, de l’Agriculture, des Finances ainsi que de l’autorité de la concurrence. Le but de son travail est d’augmenter la concurrence au sein de l’agriculture israélienne, pour que les produits soient moins chers pour le consommateur. La donnée de base du travail de cette commission est impressionnante : en 20 ans, le prix des fruits et légumes a doublé en Israël, ce qui représente une augmentation supérieure à tous les autres domaines de l’alimentation.

Les membres de la commission ont rencontré des représentants des agriculteurs, des grossistes et des détaillants. Ils ont analysé la chaine de fourniture du producteur au consommateur afin de comprendre les points de résistance qui nuisent à ce dernier. En 2020, les Israéliens ont consommé pour 24,7 milliards de shekels de fruits et légumes frais.

D’après les conclusions intermédiaires de la commission, 64% du prix que paie le consommateur est reversé aux agriculteurs et donc 36% aux détaillants. Si un grossiste intervient dans la chaine, alors la part de l’agriculteur tombe à 57%, celle du grossiste s’élève à 18% et le détaillant ne prend plus que 25%. Il faut préciser, cependant, que la somme que touche l’agriculteur ne représente pas un bénéfice net.

On se souvient de la révolte des agriculteurs, lorsque le gouvernement a annoncé vouloir ouvrir les importations de fruits et légumes afin de faire baisser les prix. Ce rapport abonde dans le sens du gouvernement. Si l’on part du principe que la majeure partie du prix que paie le consommateur revient à l’agriculteur, alors l’ouverture à la concurrence au sein de ce domaine par l’importation de produits conduira à la diminution des prix dans ce secteur.

 

Les agriculteurs contestent les conclusions de ce rapport avec vigueur. Avshalom Vilan, secrétaire du syndicat agricole a déclaré  :   « L’attitude de la commission était biaisée dès le départ et ses conclusions sont dévastatrices. Tout ceux qui connaissent la chaine alimentaire en Israël, depuis le producteur jusqu’aux rayons des supermarchés, sait que l’agriculteur ne reçoit que quelques shekels de sa production, alors que les détaillants gagnent des milliards et se font de l’argent sur le dos des citoyens et des agriculteurs.

Les conclusions de la commission étaient connues d’avance. Elles sont orientées de façon préméditée pour justifier l’ouverture d’importations massives. Est-ce qu’à l’heure où nous vivons une pénurie de blé en raison de la guerre en Ukraine, nous faisons bien de remettre la sécurité alimentaire d’Israël dans des mains étrangères? Si la réforme de l’agriculture voulue par le gouvernement est adoptée, la signification directe est la perte de revenus dans trois régions stratégiques pour Israël : le pourtour de Gaza et le Neguev; le Golan et la Galilée ainsi que la frontière libanaise. C’est un risque de dimension nationale ».

 

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