Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Université Ouverte d’Israël, était hier au micro d’Ilana Ferhadian sur Radio J à 8h35. Il est revenu sur l’arrivée de centaines de réfugiés ukrainiens en Israël et sur la question de la loi du retour entre juifs et non juifs pour ces
personnes.

Vendredi dernier, le conseiller du ministre ukrainien de la Défense a indiqué « qu’Israël pouvait jouer un rôle important dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie » et selon l’agence de presse Reuters, le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait suggéré au Premier ministre israélien
d’accueillir à Jérusalem des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine. Un symbole diplomatique fort pour

Denis Charbit. « Ça serait incontestablement historique si Naftali Benett réussi ce coup de
maîtres, ça serait un vrai tournant dans la vie d’Israël. Pour la première fois, Jérusalem serait reconnue comme capitale choisie pour résoudre un conflit à des milliers de kilomètres. Israël entrerait dans le club fermé des pays en mesure de résoudre des conflits avec lesquels ils n’ont
pas de liens directs », a-t-il déclaré.

L’accueil des réfugiés ukrainiens est au centre des débats qui agitent l’opinion publique israélienne. Des dissensions se sont exprimées au sein du gouvernement notamment sur la nécessité d’abandonner le dépôt de garantie de 2800 euros que la loi impose encore à tout israélien qui souhaite accueillir un parent ukrainien non juif, en s’engageant à ce qu’il parte après un mois.

Certains ont critiqué cette loi la jugeant amorale. « Accueillir ces réfugiés est une question de survie morale de l’État Hébreu au vu de son Histoire. La plupart de ces gens ne veulent pas rester définitivement en Israël, ils veulent seulement se protéger quelques mois le
temps de laisser passer la guerre avant de rentrer chez eux. Israël se doit d’être humain », a indiqué Denis Charbit.

Alexandra Senigou (Radio J)

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