IsraelValley, pour mieux comprendre les réactions des israéliens d’origine Russe et Ukrainienne face à la guerre actuelle, va se poster durant des heures devant l’Ambassade de Russie (en face du Sheraton) ce samedi. Des israéliens sont postés 24/24 heures devant l’Ambassade, un drapeau Ukrainien à la main. Beaucoup refusent d’être pris en photo pour notre compte instagram (une crainte d’être identifiés par les services Russes qui peuvent se retourner contre les familles des protestataires).

Nous avions été posté devant l’Ambassade au moment de l’invasion de l’Ukraine. Notre constat en bref : 1. l’aide humanitaire d’Israël aux citoyens Ukrainiens est le minimum demandé. 2. De très forte critiques à l’encontre de Poutine sont élevées par tous les protestataires. 3. Pas de pro-Poutine dans la foule très hostile à l’invasion de l’Ukraine. 4. Pas de cris « à mort Poutine ».

LA CROIX. « Tiré par l’opinion publique et Washington vers la position occidentale, l’État hébreu peine à condamner directement la Russie. Un cinquième de sa population étant russophone, Israël entretient une proximité plus que stratégique avec Moscou.

« L’État d’Israël se tient aux côtés du peuple ukrainien », a dit le premier ministre israélien Naftali Bennett mercredi 2 mars, durant une allocution à l’occasion de la visite du chancelier allemand Olaf Scholz. C’était la dernière déclaration ambiguë en date du leadership israélien sur la guerre en Ukraine : depuis le début de l’invasion russe, il tente de « danser entre les gouttes » comme on dit en hébreu, pour ne pas froisser la Russie.

Israël s’émeut mais peine à condamner Moscou directement, malgré l’énervement de la classe politique américaine qui ne comprend pas qu’Israël refuse, entre autres, de vendre des armes à l’Ukraine. « Je vais leur passer un coup de fil », a prévenu mardi le sénateur républicain Lindsey Graham, connu pour ses positions pro-Israël, sur Fox News, rappelant que les États-Unis finançaient le puissant bouclier antimissile israélien Dôme de fer.

Un statu quo du Kremlin sur les frappes israéliennes.

Israël n’a pourtant pas le choix : il se doit de ménager son « voisin au nord ». Maîtresse en Syrie depuis son intervention en 2015, la Russie ferme les yeux sur les frappes israéliennes fréquentes visant à affaiblir le Hezbollah et les positions iraniennes. Avant chaque attaque, Israël prévient les forces russes pour éviter les pertes. La diplomatie israélienne semble avoir obtenu du Kremlin que ce statu quo, qui semblait s’effriter avant le début de la guerre, soit respecté – pour l’instant.

  • Nicolas Rouger, correspondant de La Croix à Tel-Aviv.
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