En 1958, l’État d’Israël a dix ans. Ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de David Ben Gourion, Golda Meir découvre le continent africain, en même temps que la pauvreté de ses populations. À son retour en Israël, elle crée le Mashav, une agence de coopération internationale, dont l’objectif est officiellement « d’aider les autres nations à surmonter les défis du développement, en apportant le savoir-faire et la technologie qui ont permis à Israël de se développer ».

Durant ses 63 années d’existence, l’agence gouvernementale est intervenue dans 140 pays, et près de 300 000 personnes ont pu bénéficier de ses « formations de formateurs ». Ces programmes phares de l’organisation sont le plus souvent menés en collaboration avec les gouvernements locaux. Mais l’agence intervient également dans le cadre des actions de développement des Nations unies et auprès d’ONG locales ou internationales.

Éducation et culture d’avocat.

Si le Mashav est présent dans le monde entier, le continent africain absorbe à lui seul 40 % de son budget global. En 2019, plus de 2 000 personnes ont suivi les formations que l’organisation donne en Israël ou sur le continent, qui peuvent aller de trois mois à trois ans, dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’innovation technologique, la médecine, l’éducation ou encore les questions de genre. Ces deux dernières années, les restrictions imposées aux voyageurs ont motivé la mise en ligne de certains cours, suivis par plus de 50 000 personnes.

L’agence a récemment connu d’importants succès en Afrique. Des dizaines d’enseignants ont bénéficié de formation à l’éducation de jeunes enfants au Ghana. La culture locale de l’avocat, produit très demandé sur les marchés européens, a été développée en collaboration avec le ministère de l’Agriculture éthiopien au travers d’un programme sur 14 ans.

L’Unesco en ligne de mire.

Sous la direction de l’ambassadrice Eynat Shlein, nommée à la fin de 2020, le Mashav ne limite pas ses actions à la formation. Des pôles d’excellence, notamment agricoles, ont vu le jour au Rwanda. Des bourses sont régulièrement attribuées à des entrepreneurs afin de développer les initiatives locales sur le continent.

Celle qui est également directrice générale adjointe du ministère des Affaires étrangères avoue attendre avec impatience le retour de son pays au sein de l’Unesco, qu’il a quittée en même temps que les États-Unis, en 2019. Une éventualité évoquée en juillet par son ministre de tutelle, Yaïr Lapid, et qui permettrait d’accroître les capacités d’intervention du Mashav.

Car les défis qui attendent l’organisme de coopération international israélien sont grands. À commencer par ceux liés au réchauffement climatique et à la crise sanitaire. Le Mashav souhaite multiplier ses interventions sur ces deux dossiers, toujours dans l’objectif de remplir sa mission d’origine auprès du continent africain.

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