Israël a enregistré e pire score de son histoire dans le classement de Transparency International sur la corruption dans le secteur public dans le monde. L’organisation à but non lucratif, qui produit un indice annuel de perception de la corruption à l’aide de données « collectées par diverses institutions réputées, dont la Banque mondiale et le Forum économique mondial », a placé Israël en 36e position sur sa liste de 180 nations – un classement, dominé par le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande, et dans lequel plus vous figurez en tête, mieux c’est.

Nous sommes passés de la 28e place il y a cinq ans à la 36e place. Dans notre région, nous sommes désormais considérés comme plus corrompus que le Qatar. Parmi les 37 membres de l’OCDE, nous sommes 29e et continuons à chuter, bien que toujours considérés comme ayant les mains un peu plus « propres » que l’Italie et la Pologne. (Pour vous faire une idée, le Royaume-Uni est 11e, le Canada 13e, les États-Unis 27e, l’Iran 150e et le Liban 154e).

Le rapport de Transparency International, dont la méthodologie est, ironiquement, assez difficile à comprendre – selon leurs dires, les données utilisées proviennent de 13 sources externes, et les scores « reflètent les opinions d’experts et d’hommes d’affaires ». Il n’est pas non plus précisé pourquoi Israël est considéré aujourd’hui comme plus corrompu que jamais depuis le lancement de l’Indice, en 1995.

Mais on peut supposer que notre classement a été terni par le fait que le Premier ministre a été jugé pour corruption et a perdu le pouvoir au cours de la période considérée par l’étude – ce qui indique, soit que nous étions dirigés par un criminel, soit que le ministère public a renversé le processus démocratique en aidant à évincer notre chef d’Etat par des accusations qu’il n’a pas pu prouver ; les juges n’ont pas encore déterminé ce qu’il en était. (Si, à la suite de l’intervention étrange, d’un ancien président de la Cour suprême, une négociation de peine serait finalement conclue, ça ne sera jamais prouvé.)

Attachés à une vision de « transparence, responsabilité et intégrité » et
à « un monde dans lequel le gouvernement, la politique, les entreprises, la société civile et la vie quotidienne des gens sont exempts de corruption », les compilateurs de l’Index ont également vraisemblablement pris en compte le fait qu’Israël a travaillé jusqu’en 2020 et la majeure partie de 2021 sans budget, car c’était le seul moyen politique par lequel le Premier ministre de l’époque avait pu s’accrocher au pouvoir.

Ils ont également probablement vu d’un mauvais œil l’exportation d’un logiciel espion par une entreprise israélienne sous licence gouvernementale, et l’utilisation et l’abus de ce logiciel par des régimes plus ou moins recommandables à travers le monde ; le rapport de l’an prochain sera vraisemblablement en mesure d’évaluer la véracité des allégations selon lesquelles Israël a également utilisé le logiciel espion Pegasus de NSO Group contre ses propres citoyens.

Ironiquement aussi, l’Indice 2021 a été publié le jour où Aryeh Deri, ancien ministre de l’Intérieur et chef du parti Shas, a plaidé coupable pour délits fiscaux (il s’agit de son deuxième accrochage majeur avec la justice) et quelques jours après que la nouvelle coalition a approuvé l’établissement d’une commission d’enquête d’État qui sera chargée d’examiner l’achat opaque, par le précédent gouvernement, de sous-marins et autres navires pour plusieurs milliards de dollars. De quoi s’occuper, vraisemblablement, pour le rapport de l’année prochaine.

On ne sait pas si le rapport de Transparency International a aussi pris en compte l’effervescence de la corruption financière issue du secteur privé en Israël – les innombrables fraudeurs qui ont utilisé des outils de trading biaisés, qui se sont adonnés à des escroqueries sur les investissements, à des arnaques aux cryptodevises et autres plans qui ont permis de flouer des victimes du monde entier.

Times of Israel.

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