Jonathan Benchimol, économiste et chercheur à la banque d’Israël, était l’invité d’Olivier Issembert ce mardi matin sur Radio J, à 8h50. Il est revenu sur la situation économique d’Israël face à la hausse du nombre de cas de Covid. 

De nouvelles mesures sanitaires pour faire face à la hausse du nombre de cas de Covid pourraient être annoncées dès ce soir en Israël. Jonathan Benchimol nous explique quelle est la réelle situation économique dans laquelle se trouve aujourd’hui l’État hébreux : « L’économie israélienne est presque complètement ouverte. Pour l’instant il n’y a pas de restriction matérielle à l’activité économique. La reprise rapide de l’activité économique se poursuit. Cependant, on assiste à une augmentation de cas confirmés de Covid-19. À ce stade, le taux de morbidité est faible mais la propagation du virus fait peser un certain risque sur la poursuite de cette reprise. Pourtant, le taux de chômage a diminué, les offres d’emploi se sont stabilisées à un niveau très élevé. Le département de recherche de la banque d’Israël estime que le PIB augmentera de 5,5% en 2021 et de 6% en 2022 ».

Nous l’avons vu, les perspectives françaises n’ont rien à voir avec Israël. Jonathan Benchimol explique qu’il s’agit d’un rebond « exceptionnel. Nous avons une économie résiliante. On a deux décennies de résilience. On sait innover et on sait s’adapter. C’est aussi pour ça qu’on arrive à rebondir aussi fortement« .

À la question de savoir pourquoi il n’y aura pas de hausse d’impôts malgré le contexte actuel, Jonathan Benchimol répond : « En supposant que le budget de l’État soit voté comme prévu en Israël, et que l’assainissement budgétaire soit repoussé à 2023 et au-delà, le ratio de dettes sur PIB devrait être que de 74% en 2021 en Israël. C’est très faible. Nous, en Israël, on est passés de 58% en 2019 à 74% en 2021. Et, en France, on est passé de 98% en 2019, à presque 120% prévus pour 2022. […] Ensuite, il n’y a pas d’urgence à augmenter les impôts sur les revenus salariés par exemple à cause de l’incertitude de la reprise. […] Et, le taux de chômage israélien est encore élevé pour parler d’une augmentation des impôts. On peut s’attendre aussi à ce que l’État bénéficie de revenus additionnels, comme, par exemple, les accords d’Abraham, […] ou des exportations qui ont surpris et qui renforcent aussi le PIB actuel. »

En raison du coronavirus, le tourisme est touché de plein fouet. L’économiste précise que « le tourisme international a été en partie compensé par un tourisme local en Israël. Il est certain que la fin de la Covid-19 dans le monde aidera le tourisme israélien à reprendre de plus belle. Pour le moment, ce n’est pas d’actualité. Les entreprises du secteur savent et doivent s’adapter. Les restaurants et les hôtels innovent et l’État soutient ce secteur. […] Le secteur du tourisme, comme celui de la construction, manque actuellement de main d’œuvre. »

Finalement, lorsque Jonathan Benchimol évoque à plusieurs reprises le terme de « résilience », cela veut dire que « les institutions israéliennes sont fortes. Ça veut dire que l’économie israélienne est forte, les travailleurs, les start-up, le tissu économique est fort. […] Toutes les mesures ont été prises tôt et, aujourd’hui, ça permet à l’économie israélienne de repartir. Le banque d’Israël a fait le nécessaire pour renforcer la stabilité financière et faciliter le bon fonctionnement de l’économie dès le début de la crise. […] L’environnement est sain globalement et beaucoup moins risqué que dans d’autres pays qui ont du mal à vacciner et qui ont du mal à assainir leur économie ».

Cécile Breton

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