Bernard Madoff est décédé en prison à l’âge de 82 ans ce mercredi. Il serait mort de « causes naturelles », ont appris plusieurs médias américains.

En 2009, ce financier avait été condamné à une peine de 150 ans de prison pour avoir mis en place une fraude de type pyramidal (dite pyramide de Ponzi) et la date théorique de sa remise en liberté était fixée en 2139. Madoff a admis avoir escroqué des milliers de clients sur des milliards de dollars d’investissements sur des décennies. (RadioJ / Gabriel Attal)

LE PLUS. Elie Wiesel à titre personnel, ainsi que la Fondation pour l’humanité qu’il a créée ont été ruinés par Bernie Madoff. Interrogé sur un possible pardon au cours d’un débat organisé par Condé Nast Portfolio, Wiesel l’a exclu car cela supposerait que Madoff « vienne à genoux demander pardon ».

Au cours de ce même débat, il a souhaité que les juges aient suffisamment d’imagination pour inventer une punition adaptée à l’escroc, qui avoue avoir détourné des dizaines de milliards de dollars.

L’écrivain le verrait bien condamné à passer « cinq ans au moins » dans une cellule avec pour toute compagnie un écran de télévision lui montrant sans cesse, jour et nuit, les images de ces victimes lui disant : « Regarde ce que tu nous as fait. » James Chanos, gestionnaire de fonds, ayant qualifié Madoff de « sociopathe financier », Wiesel a récusé cette qualification qui évoque la maladie donc l’irresponsabilité : « L’homme savait ce qu’il faisait. »

Elie Wiesel a confirmé que sa fondation perdrait 15,2 millions de dollars dans l’affaire et que lui et sa femme avaient confié toute leur fortune à Madoff. « Nous pensions qu’il était Dieu. » En fait, Madoff leur avait été recommandé par un ami, comme d’autres victimes ; ils ne l’ont rencontré que deux fois à des dîners et n’ont pas du tout parlé placements ou marchés mais histoire, enseignement, éthique !

Madoff ayant beaucoup profité de ses relations dans la communauté juive pour recruter ses victimes, on a beaucoup évoqué une escroquerie « affinitaire ». Elie Wiesel ne veut pas entendre parler de cette grille d’analyse. (lesechos.fr)

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