L’armée israélienne a déclaré ce samedi soir avoir trouvé des cadavres d’otages israéliens, enlevés le 7 octobre dernier lors de l’attaque terrestre du Hamas en Israël.
Des civils et militaires israéliens sont retenus prisonniers par les commandos du Hamas dans la bande de Gaza. Boucliers humains ? Monnaie d’échange ? David Corona, ancien négociateur du GIGN, décrypte les mécanismes des prises d’otages. Interview

Alors que la riposte d’Israël se poursuit après l’attaque sans précédent déclenchée samedi par le Hamas en territoire hébreu, le gouvernement de Benyamin Netanyahou doit aussi gérer la question des otages. Des civils et militaires israéliens sont entre les mains des islamistes des Brigades Ezzedine Al-Qassamne. Enlevés lors des raids des terroristes ces dernières heures, ils sont détenus quelque part dans la bande de Gaza. Le Hamas veut-il en faire des boucliers humains ? Une monnaie d’échange contre des prisonniers palestiniens ? Et surtout une négociation peut-elle s’engager entre Israël et les terroristes ?

David Corona, ancien négociateur pendant 12 ans du GIGN, le groupe d’intervention de la gendarmerie nationale, décrypte les mécanismes de la prise d’otages. En 2015, il est intervenu lors de l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo, puis en 2018, lors de celle du Super U de Trèbes où le colonel Arnaud Beltrame a été tué. Interview.

Durant votre carrière, vous avez négocié avec des terroristes islamistes. Que peut-on espérer face à des commandos prêts à mourir ?

Il faut distinguer les prises d’otages que nous avons connues en France de la situation en Israël. Une prise d’otage terroriste sur le territoire français, c’est plus un acte désespéré pour marquer les esprits et appliquer la doctrine islamiste afin de générer, à travers des actes criminels et barbares, de la terreur. Quand ces terroristes-là demandent la libération de dizaines, voire de centaines de prisonniers en France ou à l’étranger, ils ont assez peu d’espoir que cela arrive. Surtout qu’en général, ils sont seuls avec peu d’otages et cernés par les forces de l’ordre. En Israël, c’est totalement différent, il s’agit de prises d’otages de masse.

Jérôme Pellistrandi, général de l’armée française et rédacteur en chef de la revue Défense nationale, est du même avis. Selon lui, Israël prendra le temps nécessaire pour libérer ses otages, ça peut prendre de quelques jours à quelques semaines, voire des années.

Au micro de l’émission Tout un matin, M. Pellistrandi a toutefois concédé que la principale difficulté de l’armée israélienne sera d’éviter les pertes civiles lors d’une éventuelle opération terrestre dans la bande de Gaza, mais, ajoute-t-il, la volonté de représailles en Israël est supérieure aux risques encourus.

Myriam Azogui-Halbwax, une Canado-Israélienne qui a quitté Montréal il y a sept ans pour s’établir en Israël, non loin de Tel-Aviv, dans le centre du pays. Directrice des missions du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) en Israël,  affirme que toute la population israélienne aujourd’hui, même le militant le plus pacifiste, ne cherche que ça : aller dans Gaza pour libérer les otages.

Ce n’est même pas une histoire de vengeance, c’est une histoire d’humanité, ajoute cette mère de trois filles. C’est abominable, je ne peux pas imaginer la peur que ressentent les familles […] et je ne peux pas croire que mon pays n’irait pas les récupérer.

Elle raconte toutefois être très angoissée par rapport à la situation et dit craindre un élargissement du conflit, notamment dans le nord d’Israël, avec le Liban.

 

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