Ces derniers mois, avec la révolte de certains réservistes qui ont annoncé leur refus de continuer à servir, l’homogénéité socio-économique de l’armée de l’air, des renseignements (8200) et des unités spéciales a sauté aux yeux de beaucoup.

S’il était connu que ces unités étaient des chasses gardées d’une certaine catégorie de la population – les jeunes du centre du pays, plutôt laïcs et issus de familles d’officiers – aujourd’hui Tsahal comprend qu’un changement doit être opéré.

La semaine dernière, 200 lycéens qui s’apprêtent à être enrolés dans les rangs de l’armée ont envoyé une lettre au Chef d’Etat-major et au ministre de la Défense pour leur demander d’ouvrir les rangs des unités réservées à une certaine élite et de leur permettre d’y servir.

Ils écrivent: “Nous sommes choqués de voir l’encouragement au refus de servir et la politisation de certains réservistes de l’armée de l’air, des renseignements et de différentes unités comme la sayeret Matkal, malgré les menaces sécuritaires de la part de l’Iran et du Hezbollah. Nous, la jeune génération, qui aimons l’Etat d’Israël et Tsahal et qui avons l’intention d’y effectuer un service significatif, nous demandons l’ouverture de ces unités dans lesquelles on tolère ceux qui appellent à refuser de servir, à ceux qui n’appartiennent pas au même groupe politique”.

 

En réalité, l’accès à certaines unités est favorisé pour les jeunes qui ont accès à une information plus large sur les programmes de préparation aux épreuves de sélection mais aussi, s’ils sont recommandés par un proche qui connait les officiers en charge de la sélection. Le ”piston” fonctionne à plein régime.

Le département des ressources humaines de l’armée a décidé de mettre un terme à ces pratiques. C’est ce que révèle Yossi Yeoshoua, le correspondant militaire de Yediot Aharonot et Ynet.  Depuis quelques temps déjà, un programme fonctionne pour sensibiliser les jeunes de la périphérie à l’unité 8200. Désormais, les sélections se feront suivant un système informatisé uniquement, sans intervention humaine. Les données des futures recrues seront entrées dans un logiciel qui sélectionnera les candidats les plus aptes. De la sorte, plus personne ne se verra prendre sa place par un autre qui aurait les bonnes relations mais qui serait moins compétent.

Par ailleurs, l’armée utilise les nouveaux canaux de communication prisés par les jeunes pour diffuser les informations nécessaires à une bonne préparation aux premières épreuves de sélection (Tsav Rishon). Il existe des programmes en ligne gratuits qui permettent d’améliorer significativement les résultats lors de ces tests.

Enfin, Tsahal a décidé d’organiser davantage de sélections à distance afin que les jeunes de périphérie n’aient plus à voyager,parfois très loin, pour se présenter aux épreuves sur place et si ce n’est pas possible, alors des efforts seront faits pour ouvrir ces sélections dans des bases plus proches. En outre, les horaires de convocation pour les formations des unités spéciales, y compris pour les pilotes, ont été modifiés pour permettre aux jeunes de périphérie de s’y présenter plus facilement: ”Comment peut-on attendre d’un jeune de Mitspé Ramon d’être à 8h du matin à la formation pour la shayetet à Atlit?”, a expliqué le général Alon Matsliah, le commandant du département du recrutement. ”Ces jeunes arrivent déjà fatigués ou doivent trouver une solution de logement dans le centre. La consigne maintenant est de commencer à 11h”.

 

Tsahal se veut plus compréhensif et plus à l’écoute des futures recrues, sans distinction. C’est aussi dans cette optique qu’il n’est désormais plus question d’envoyer en prison un jeune qui refuserait son affectation. ”Nous réglons le problème par le dialogue”, explique le général Matslia’h.

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