Les guerres, qui se mènent sur un front géopolitique, se mènent aussi sur un front économique. Israël, Russie…

Par |2024-03-26T13:30:15+01:0026 Mar 2024|Catégories : DEFENSE|

De nombreux pays engagés dans des conflits armés ont développé une économie de guerre. Il s’agit du déplacement des ressources d’une nation vers des objectifs militaires. La France, si elle décidait de s’y engager, pourrait tout à fait soutenir cet effort économique.

Les guerres, qui se mènent sur un front géopolitique, se mènent également, et nécessairement, sur un front économique. Asterès, un cabinet de conseil dans le domaine économique, s’est donc intéressé de près aux conflits en cours dans le monde, et aux pays qui ont donc développé une «économie de guerre». Notion qui, par ailleurs, selon le cabinet de conseil, «n’est pas clairement définie».

Dans son étude du jeudi 21 mars, Asterès la caractérise comme «une forte hausse des dépenses de défense et par l’allocation globale des ressources vers un objectif militaire plutôt que vers les objectifs habituels de la politique économique». La synthèse de cette étude s’intéresse ainsi à quelques pays qui sont, de manière effective, engagés dans cette économie. En premier lieu Israël, en économie de guerre depuis l’attaque du 7 octobre 2023. Structurellement, le pays a toujours consacré «une part importante de son PIB à la défense».

L’Ukraine et la Russie dans le viseur.

Elle était en effet de 4,5% du PIB en 2022. Depuis le 7 octobre 2023, et l’appel de réservistes qui ont perdu leur emploi, «l’économie israélienne a subi un choc violent, avec une chute de 5,2 % du PIB au quatrième trimestre 2023», déclare l’étude, qui met en avant la priorité donnée aux objectifs militaires dans l’allocation des ressources par rapport à l’objectif de croissance économique. Autre terrain de conflit, mais toujours la même économie de guerre : la Russie.

Le pays, qui est engagé dans un conflit avec l’Ukraine, est en économie de guerre depuis 2022. En 2021, il consacrait 3,7% de son PIB à son armée, un niveau élevé mais trop bas pour «caractériser une économie de guerre» selon Asterès. Cependant, depuis 2022, Vladimir Poutine a réorganisé son économie «en fonction d’objectifs militaires et non plus économiques : mobilisation de réservistes, hausse de la production militaire, réorganisation complète des flux commerciaux en fonction de considérations géopolitiques», etc.

Et la France ?

Enfin, l’autre belligérant, l’Ukraine, est également entré dans une économie de guerre. Alors que la part de la défense dans le PIB ukrainien avait déjà doublé entre 2013 et 2015 (de 1,5% à 3%) du fait de l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2022, ce ratio a été multiplié par dix. «L’Ukraine consacre désormais plus de 30 % de son PIB à la défense, une situation claire d’économie de guerre.»

Et quid de la France dans tout ça ? Emmanuel Macron n’a pas exclu l’envoi de troupes en sol en Ukraine, alors, le pays pourrait-il entrer dans cette même économie de guerre ? Selon le cabinet de conseil, oui : «La France n’est pas en économie de guerre, mais aurait les moyens budgétaires d’y entrer», annonce-t-il, et ce, «sans nécessairement mettre en péril ses finances publiques». En effet, actuellement, la France n’a pas de difficulté à emprunter de l’argent.

Et une économie de guerre n’impliquerait pas uniquement un financement par de la dette publique, mais aussi par une «réallocation des ressources publiques», et donc, «une baisse des dépenses dans les domaines civils et une hausse des impôts». Ce qui, estime alors Asterès, affecterait en premier lieu le niveau de vie et la consommation des ménages.

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