Vidéosurveillance : la police de Roubaix peut utiliser Briefcam (technologie israélienne) « tant qu’elle n’active pas la reconnaissance facial ». Saisi par plusieurs associations dont la Ligue des Droits de l’Homme, le tribunal administratif de Lille a jugé que la police municipale de Roubaix pouvait continuer d’utiliser le logiciel de vidéosurveillance Briefcam.

Briefcam est une entreprise israélienne détenue par Canon qui développe un logiciel d’analyse pour images de vidéosurveillance. L’entreprise Canon possède également Axis, 2N, Milestone, Citylog, Cognimatics.

Son mantra ? «Transform video into actionnable intelligence» c’est-à-dire « transformer des vidéos en des renseignements exploitables»

En effet, le produit phare de Briefcam est son Vidéo synopsis qui permet « de visionner 1h de vidéo en 1 minute » et « faire des recherches par attributs » (taille, couleur ou vitesse). Cette technologie est largement utilisé aux USA et dans plus de 40 pays.

Cette société propose aussi des dispositifs de reconnaissance faciale (l’intégration de cette nouvelle version aurait d’ailleurs lancé un débat sur l’interdiction de la reconnaissance faciale dans la ville de Boston, cliente de Briefcam)

Le logiciel de Briefcam “s’ajoute” au système de vidéosurveillance en place. Il est souvent commercialisé par le biais d’autres entreprises, comme Genetec ou bien Nomadys qui font office de distributeurs pour les municipalités ou acteurs privés.

LE PLUS. Des logiciels entraînés et moins chers.

Présentées comme une véritable révolution technologique, les intelligences artificielles envahissent de plus en plus notre société. Et pour les spécialistes, les algorithmes sont une réelle prouesse technologique : « Dans le cadre des logiciels de vidéosurveillance, elles permettent de collecter de précieuses données, mais c’est l’usage qui est important. En France, on les utilise ces images que sur sollicitations judiciaires », explique Nicolas Arpagian, spécialiste de l’analyse de la cybermenace et vice-président du cabinet HeadMind Partners.

« Il y a de simples caméras qui filment de manière passive ce qui se passe dans le champ de vision. Tandis que les caméras dotées de ce logiciel utilisent l’intelligence artificielle, qui facilitent l’interprétation des images et signale des comportements inhabituels : chute d’une personne, individu à contre-courant dans une foule, acte de violence… Plus le logiciel pratique, plus il est entraîné, plus il apprend et devient performant dans sa capacité de détection », précise ce dernier.

Et si ces logiciels sont achetés à des pays comme Israël ou à des pays d’Asie,« c’est parce que ces pays encouragent ce type de matériels avec des déploiements sur le terrain, en utilisant la reconnaissance faciale. Ils ont acquis ainsi un savoir-faire et une vraie expertise. En France, la loi encadre strictement ces usages. Les Industriels qui ont des retours d’expérience opérationnels ont un avantage commercial. Ils ont donc une certaine volumétrie et des tarifs plus réduits ».

Pour l’expert : « Ces technologies sont de plus en plus financièrement accessibles, et leur éventuelle banalisation est un vrai sujet de politique et de choix de société ».

 

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