Guerre Hamas-Israël : un nouveau coup dur pour l’économie mondiale à prévoir.

La guerre entre le Hamas et Israël aura un sérieux impact sur l’économie mondiale dans les semaines et mois à venir, alertent des participants à un important forum d’investissement en Arabie saoudite.

Par M.I. avec AFP.

 

Des soldats de l'armée israélienne sont postés à côté du kibboutz Beeri. L'un d'entre eux accroche un drapeau israélien sur son char. Beeri, le 20 octobre 2023. 
Des soldats de l’armée israélienne sont postés à côté du kibboutz Beeri. L’un d’entre eux accroche un drapeau israélien sur son char. Beeri, le 20 octobre 2023.  © Seb Leban

Plus d’un an et demi après le début de la guerre en Ukraine, qui a sérieusement touché l’économie mondiale, déjà éprouvée par la pandémie de coronavirus, la guerre qui a éclaté le 7 octobre entre Israël et le Hamas pourrait porter un nouveau coup sévère, alertent des représentants de la finance internationale participant à un important forum d’investissement en Arabie saoudite. Le pessimisme affiché ce mardi 24 octobre par certains intervenants est également venu rappeler les risques d’une éventuelle escalade de la violence au Moyen-Orient sur les projets de diversification de la monarchie saoudienne, premier exportateur mondial de brut.

La guerre, déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du mouvement palestinien terroriste contre Israël, risque d’avoir « un grave impact sur le développement économique », a prévenu le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, à l’ouverture de la conférence Future Investment Initiative (FFI) à Riyad. « Je pense que nous nous trouvons à un moment très dangereux », a-t-il ajouté.

À LIRE AUSSI Israël-Palestine : le conflit dont Joe Biden ne voulait pasPlus de 1 400 personnes ont depuis été tuées sur le territoire israélien par les terroristes du Hamas, en majorité des civils. Du côté palestinien, plus de 5 700 personnes ont été tuées dans les bombardements menés en représailles par l’armée israélienne, selon les chiffres avancés par le groupe terroriste au pouvoir, impossibles à vérifier.

La communauté internationale craint l’ouverture d’autres fronts, notamment avec le Hezbollah libanais, qui, comme le Hamas, est soutenu par l’Iran. « Si ces problèmes ne sont pas résolus, cela signifiera probablement plus de terrorisme mondial, plus d’insécurité, plus de peur et moins d’espoir », a déclaré Larry Fink, PDG du géant de la gestion d’actifs BlackRock. « Et, quand il y a moins d’espoir, nous voyons des contractions dans nos économies. »

« Difficile de ne pas être un peu pessimiste »

Plus de 6 000 personnes participent à ce forum de trois jours, surnommé le « Davos du désert », parmi lesquelles des financiers, des dirigeants d’entreprises et les présidents de la Corée du Sud, du Kenya et du Rwanda, selon les organisateurs.

L’innovation et la transformation économique, thèmes de cette 7e édition, ont été éclipsées par la guerre. « Nous sommes assis ici avec en toile de fond, et je pense que nous le reconnaissons tous, les conséquences de l’attaque terroriste en Israël et les événements qui se déroulent depuis, et c’est désespérément triste. Il est donc difficile de ne pas être un peu pessimiste », a souligné Jane Fraser, PDG de Citi.

La violence qui menace de se propager au Moyen-Orient est aux antipodes de la politique d’apaisement régional prônée par l’Arabie saoudite, qui s’est rapprochée ces derniers mois de son principal rival, l’Iran. Riyad avait également engagé des discussions sur une possible normalisation avec Israël, mais les pourparlers ont été suspendus après le début de la guerre.

Le royaume est à mi-chemin d’un ambitieux programme de réformes, intitulé Vision 2030, porté par son prince héritier, Mohammed ben Salmane, pour réduire sa dépendance au pétrole. « L’Arabie saoudite est entièrement tournée vers sa transformation interne, qui nécessite un voisinage stable », a souligné Kristin Diwan, de l’Institut des États arabes du Golfe à Washington. « Il est plus difficile d’inciter les gens à investir, à jouer au golf à Riyad ou à bronzer sur la côte de la mer Rouge lorsque la région est associée à la guerre et au terrorisme », selon elle.

Retour de la stabilité ?

Les autorités saoudiennes, qui ont condamné les violences contre les civils à Gaza et affirmé leur soutien à la cause palestinienne, semblent toutefois déterminées à aller de l’avant.

La guerre « est dans tous les esprits », a déclaré à l’AFP Laurent Germain, PDG de l’entreprise d’ingénierie française Egis Group. « Mais je pense que, dans le monde économique, nous sommes des gens optimistes. Nous espérons un retour à la stabilité aussi vite que possible. » Pour Atul Arya, responsable de la stratégie énergétique chez S&P Global Commodity Insights, la situation géopolitique actuelle est « difficile », mais « le développement économique ne s’arrête jamais ».

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