Amir Yaron, le gouverneur de la Banque d’Israël, a accordé une interview à la chaine CNN, dans laquelle il a partagé ses réflexions autour de la réforme judicaire.

»A l’heure qu’il est, les changements prévus par la réforme judiciaire pourraient affaiblir l’indépendance des institutions en Israël. Le processus en lui-même est fait dans la précipitation et sans avoir obtenu un large consensus ».

A la question de savoir s’il craignait un impact négatif sur les investissements en Israël, Yaron a répondu:  »Des responsables dans la hi-tech ont prédit que les investisseurs ne viendront pas. Sur le long terme, on pourra assister à une fuite des cerveaux. Nous devons nous occuper de cela avec attention et transparence. Il pourra y avoir des conséquences significatives et c’est la raison pour laquelle, nous sommes obligés de préserver l’indépendance du système judiciaire et de faire des changements qui font l’objet d’un consensus ».

En réaction à ces propos, le député Boaz Bismuth (Likoud) a déclaré:  »Avec tout le respect que je dois au gouverneur et à son professionnalisme, je n’ai pas le souvenir qu’il se soit présenté aux élections le 1er novembre. Les mêmes qui se dressent aujourd’hui contre la réforme étaient ceux qui la soutenaient il n’y a pas si longtemps ».

Il y a un mois environ, à son retour du congrès du FMI à Davos, le gouverneur de la Banque d’Israël avait demandé une réunion d’urgence au Premier ministre. Il lui avait fait part de son inquiétude face à la probabilité que la notation de crédit d’Israël soit impactée négativement par la réforme judiciaire. Il lui a dit que dans le monde on suivait avec attention les développements en Israël qui sont susceptibles de nuire à plusieurs aspects de la démocratie.

Le gouverneur avait expliqué que cette situation pourrait porter atteinte à l’économie israélienne, entrainer la baisse de la note de crédit et décourager des compagnies internationales d’investir en Israël.

Netanyahou avait réagi par une déclaration à la presse, en présence des ministres des Finances, de l’Economie et des Affaires étrangères en martelant qu’il n’y avait  »aucune raison d’affoler tout le monde », en ce qui concerne les changements prévus dans le système judiciaire. Il avait accusé l’opposition d’être responsable d’un  »tsunami de mensonges » sur l’impact négatif sur l’économie et avait ajouté:  »L’Etat de droit et la démocratie en seront, au contraire, renforcés ».

En visite actuellement aux Etats-Unis, le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a rencontré la direction internationale de la City Bank, une des plus grandes banques américaines. Il a fait référence aux manifestations en Israël contre la réforme judiciaire:  »Nous allons bientôt calmer ces agitations politiques, par l’obtention d’un compromis qui sera accepté par le plus grand nombre, en tout cas par le mainstream. Le fait que l’opposition cherche à faire tomber le gouvernement est naturel, nul besoin de s’en émouvoir ».

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