Le gouvernement va accélérer le processus permettant aux diplômés des écoles de médecine de commencer à pratiquer la médecine. Une mesure qui devrait atténuer la pénurie nationale de médecins.

À l’heure actuelle, Israël exige que tous les étudiants en médecine fassent un internat sous la supervision étroite d’un autre médecin avant d’être autorisés à pratiquer.

Contrairement aux États-Unis, où les stages ont lieu dans le cadre de la résidence des étudiants en médecine – au cours de laquelle les nouveaux médecins deviennent graduellement plus indépendants – en Israël, les étudiants doivent d’abord effectuer un internat avant de devenir résidents, ce qui limite leur contribution à un hôpital.

Le ministre de la Santé, Aryeh Deri, a annoncé qu’Israël allait adopter un modèle plus proche du système américain et que les nouveaux médecins pourraient commencer leur résidence après seulement six mois comme internes.

Ils pourront, en tant que résidents, travailler de manière beaucoup plus indépendante et assumer une plus grande partie des tâches de l’hôpital, tout en se formant dans la spécialité de leur choix, comme la pédiatrie, la chirurgie ou l’obstétrique et la gynécologie.

Les écoles de médecine et les hôpitaux ont applaudi cette décision.

Cette mesure améliorera les effectifs et fera une grande différence pour un système de santé qui est « actuellement confronté à une grave pénurie de médecins », a déclaré au Times of Israel le professeur Chaim Putterman, doyen par intérim de la faculté de médecine Azrieli de l’université Bar-Ilan.

Internes en médecine de l’Université Ben Gurion. (Crédit : Dani Machlis/Université Ben Gurion)

Il a ajouté que grâce au nouveau programme, qui vise à augmenter la variété et l’intensité des expériences hospitalières pendant l’internat et la résidence, les médecins acquerront des connaissances plus approfondies.

« Ces dernières années, le système de santé israélien a beaucoup discuté de la manière de maximiser les avantages éducatifs de l’internat et de l’aligner davantage sur le système américain », a déclaré Putterman. « Avec ce nouveau programme du ministère de la Santé, les médecins auront la possibilité de suivre une formation plus ciblée en tant qu’internes, tout en réduisant le temps nécessaire pour intégrer des médecins formés dans le corps médical. »

Le professeur Chaim Putterman, doyen par intérim de la faculté de médecine Azrieli de l’université Bar-Ilan. (Crédit : Autorisation/Université Bar-Ilan)

Israël souffre, depuis des années, d’une pénurie de médecins, en particulier dans les régions périphériques du pays. La confluence d’une augmentation du nombre de personnes âgées ayant besoin de soins et de la vague de départs à la retraite des médecins issus du baby-boom israélien a intensifié le problème. Il en va de même pour la pénurie de places dans les écoles de médecine israéliennes, qui pousse de nombreux Israéliens à étudier à l’étranger.

Le professeur Nadav Davidovitch, président du département de gestion des systèmes de santé à la faculté de médecine de l’université Ben Gourion, a déclaré que la réforme représente une étape importante dans un système qui a besoin d’être réformé.

« La restructuration de l’enseignement médical, notamment de l’internat et de toutes les résidences, est une nécessité absolue », a-t-il déclaré au Times of Israel. « Les changements sont très judicieux et permettront aux médecins de travailler plus rapidement dans leur spécialité, ce qui est important compte tenu de la pénurie de médecins. »

Selon les grandes lignes publiées par le ministère, le nouveau programme comportera une période « de base » de six mois, qui comprendra du temps consacré à la médecine interne, à la chirurgie générale, à la pédiatrie et à d’autres domaines, et des heures de travail seront réparties entre le jour et la nuit.

Au terme de chaque période, le service hospitalier dans lequel les étudiants auront été affectés évaluera leurs compétences et ne les laissera progresser que s’ils réussissent.

Le début de l’internat va aussi être restructuré. Contrairement à la pratique actuelle, selon laquelle les nouveaux médecins ne peuvent se consacrer à une spécialité particulière que pendant un mois ou deux avant de faire leur choix, ils auront plus de temps pour se décider. Ils devront passer six mois à travailler dans une ou deux spécialités, une mesure qui vise à former des médecins qui ont fait des choix réfléchis pour leur spécialité et qui sont passionnés par leur domaine.

Le professeur Nachman Ash, directeur général du ministère de la Santé, a qualifié cette décision de « changement fondamental pour tous les étudiants en médecine et pour l’ensemble du système de santé ».

« À long terme, nous obtiendrons de meilleurs médecins qui s’intégreront rapidement, en douceur et de manière professionnelle dans les établissements de santé, et contribueront à soulager l’ensemble du système », a-t-il ajouté.

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