De nouveaux téléphones ultra-sécurisés sont en cours de développement pour équiper les membres du gouvernement, dans le sillage du scandale Pegasus, a révélé Le Monde le 24 novembre. Mais les ministres, malgré les solutions proposées, ont encore recours à des messageries non sécurisées comme Whatsapp ou Telegram.

Pegasus est un logiciel espion conçu par Israël, qui a été utilisé par le Maroc pour espionner plusieurs ministres et le président français Emmanuel Macron, comme le révèle en juillet 2021 une enquête à laquelle a participé Le Monde. Suite à la révélation de ce scandale, des smartphones sécurisés auraient été proposés à une vingtaine de responsables du gouvernement, sans que ces derniers n’abandonnent pour autant leurs vieilles habitudes.

Les ministres étaient donc censés utiliser les modèles « Teorem », conçus par Thalès et déployés en 2011. Mais ces téléphones à clapet non tactiles, très sécurisés, ne possédaient ni répertoire ni applications, devaient être réinitialisés fréquemment, et restaient très coûteux, à 4 000 euros l’unité. De quoi pousser les ministres et dirigeants à privilégier des modèles plus classiques, tels que des iPhones, et à converser via des messageries en ligne.

C’est ce qui avait permis l’espionnage de ces ministres par le logiciel Pegasus, qui fonctionne sur iOS et Android : des systèmes d’exploitation utilisés par la quasi-totalité des smartphones mondiaux.

Bientôt la fin des Teorem.

Les échanges sur la sécurité nationale des plus autres autorités sont cependant en théorie bien protégés. Emmanuel Macron utilise le réseau Osiris, un appareil fixe qui chiffre les conversations auprès des deux milles contacts équipés. D’autres logiciels comme Horus, une application de visioconférence du gouvernement, ou ISIS, un système d’e-mails confidentiel, sont également utilisés couramment par le président.

Selon Le Monde, un nouveau modèle de téléphone chiffrant les conversations sans latence est donc en cours de développement pour pallier les problèmes de sécurité des téléphones classiques et le manque d’efficacité des Teorem. Les informations sur l’apparence ou les capacités de cet appareil ne sont cependant pas connues.

ladepeche.fr

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