Une technologie de visée intelligente mise au point par la société israélienne Smart Shooter va être installée à Hebron sur des Flash-ball pilotés à distance.

Une arme de dispersion assistée par une intelligence artificielle. Développé par la société Smart Shooter, le viseur Smash équipera les systèmes de dispersion de foules des points de contrôle d’Hébron, ville palestinienne de Cisjordanie.

Ce projet dévoilé par le quotidien israélien Haaretz est en phase de test. Il vise à détecter les mouvement de foule et tirer très précisément sur les individus considérés comme les plus à risque. Par contre, les projectiles utilisés pendant la phase de tests ne seront pas létaux. Il ne s’agira même pas de balles de caoutchouc mais de balles de mousse comme l’a signalé un porte-parole de l’armée israélienne à Haaretz. Il pourrait, par la suite, projeter des grenades assourdissantes ou des fumigènes.

Un viseur intelligent

L’inquiétude des organisations de protection des droits humains est que ces flash-ball puissent être couplés aux caméras de reconnaissance faciale déjà installées sur des barrages routiers à Hébron. Haaretz rappelle aussi que Tsahal utilise des drones capables de viser un individu détecté par une intelligence artificielle et de tirer à distance. L’an dernier, le Washington Post révélait que l’armée israélienne avait constitué une base de données avec des photos prises par des militaires avec des smartphones équipés d’une technologie appelée Blue Wolf.

La technologie de Smart Shooter n’est pas nouvelle, même si ce sera la première fois qu’elle sera utilisée dans des opérations de maintien de l’ordre. Le viseur Smash équipe des armes utilisées par des militaires. Ces viseurs permettraient à n’importe quel tireur de devenir un sniper aguerri. Même dans des situations de fatigue extrême ou de stress intense. Comme les systèmes de tir des avions de chasse, le projectile atteint la cible verrouillée à distance. Ils sont utilisés par l’armée israélienne, mais aussi par les Marines américains.

Drones tueurs

Ce système équipe aussi des drones terrestres ou aériens équipés de fusil d’assaut ou de précision ou de lance-missile anti char. Sur le salon Eurosatory, Roboteam, un fabricant américain de robots tactiques, a dévoilé un mini blindé équipé de ce dispositif de tir à distance. D’autres versions ont été mises au point pour les hélicoptères sans pilote de Steadicopter ou des drones quadricoptères chargés de faire de la lutte anti-drones.

L’utilisation de drones pour des tirs est à l’étude dans plusieurs pays. La société turque Asisguard a déjà mis au point Songar, un drone armé d’une mitrailleuse. Le tir est ajusté par des caméras et via un télémètre laser qui calcule la distance, l’angle et la vitesse du vent. Il pourrait être opérationnel dans quelques mois.

La France travaille également sur ces nouvelles armes. La DGA a dévoilé le programme Avatar lancé par l’Agence innovation défense (AID). Il s’agit d’un drone quadricoptère équipé d’un fusil d’assaut HK-416 pour des tirs à distance contrôlés par un humain sur des cibles situées à plus d’une centaine de mètres.

Pascal Samama

https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco
 
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