Pouvons-nous encore garder le silence et fermer les yeux lorsque des milliers d’animaux, principalement des veaux et des agneaux, arrivent en Israël, après avoir subi les pires supplices physiques et psychiques, lors de transports maritimes durant des jours entiers, entre 6 et 10 jours, en provenance d’Europe et même trois semaines en provenance d’Australie ?

Souvent privés d’eau, sous des chaleurs torrides, subissant la violence humaine, ces animaux s’étouffent, pleurent et crient à l’aide ! En vain. Nombreux sont ceux qui, mourant en cours de route, sont jetés par-dessus bord, en pleine mer. C’est la raison pour laquelle, écoutant la voix de ma conscience, il m’a paru juste et nécessaire de m’associer et de m’engager activement auprès de mes amis de l’association israélienne « Israël Against Live Shipments » en collaboration avec « Freedom For Animals » dans leur campagne d’information concernant ces transports maritimes – HaMishlohim HaHayim – d’une cruauté sans nom et jetant le discrédit moral sur Israël, fier de se définir comme « startup nation ».

De nombreuses personnalités de l’échiquier politique de droite comme de gauche se sont élevées contre ces transports que l’on aurait pu croire d’un autre âge sans vraiment changer la réalité sur le fond. Même le ministre de l’Agriculture Oded Forer (Parti Israël Beiteinou) s’était déclaré contre ces transports d’animaux suscitant un sentiment naturel de révolte.

Mais après avoir promis de prendre en compte les requêtes d’associations de défense animale, il a finalement changé d’avis en renonçant à la taxe d’exportations d’animaux vivants dans le dessein d’accroître ainsi leur nombre. Que valent la parole et la responsabilité de nos hommes politiques ?

Cette campagne non-violente d’information menée sur la marina d’Ashkelon à une heure de pointe a remporté un vif succès auprès de dizaines d’Israéliens de toutes origines et de tous âges qui se sont empressés de venir à notre rencontre afin d’engager le dialogue.

Lors de nos discussions à bâtons rompus avec le grand public, malgré parfois nos divergences sur le bien-fondé de consommer de la viande, toutes et tous ont été unanimes en reconnaissant très largement la maltraitance inutile que subissent ces veaux et ces agneaux lors de ces transports de la honte et s’accordent sur l’urgence de stopper ceux-ci. La bienveillance des Israéliens, dans leur grande majorité, dépasse de très loin les intérêts étroits du monde politique.

Tous ces dialogues en tête-à-tête dans le respect le plus total de l’avis de chacun viennent, par ailleurs, confirmer le sondage commandé, en 2018, par les associations de défense animale « Anonymous » et « Tenou laHayot Li’hiot » («Laissez les animaux vivre») selon lequel 86% de la population israélienne s’oppose à ces exportations par voie maritime empreintes de cruauté déshonorant le nom d’Israël.

Les Israéliens dans leur grande majorité, même consommateurs de viande, sont sensibles à la souffrance animale, à l’opposé des différents gouvernements israéliens qui, pour des raisons économiques – diminuer entre autres le prix de la viande – transgressent la loi de 1994 relative à l’interdiction de faire souffrir les animaux !

L’année 2021 est considérée comme l’année qui a connu la plus forte croissance sur le plan de l’importation, 850 000 veaux et agneaux voués à l’abattage rituel. Il est malheureusement plus que probable que l’année 2022 dépasse significativement 2021. L’on enregistre déjà, en six mois à peine, le nombre astronomique de plus de 500 000 bêtes, soit l’équivalent enregistré pour toute l’année 2017. La mesure prise par Oded Forer est d’autant plus inacceptable et révoltante que, si elle ne met pas fin à ces transports de la honte, elle encourage de fait la consommation de viande et les conséquences désastreuses sociales et écologiques accompagnant celle-ci. Israël fait partie des pays occidentaux où la consommation de viande est la plus forte et ne cesse de croître.

Israël se doit de stopper immédiatement toute importation d’animaux d’élevage sur son territoire. Cela est possible ! Rappelons l’exemple de la loi, en 2006, interdisant la « fabrication » de foie gras en Israël en raison de l’ultime souffrance causée aux oies d’élevage. Il en va de la notoriété internationale d’Israël qui devrait être un exemple pour le monde, d’autant plus que la population n’opposerait en aucune manière son veto. La morale et les sources juives voient en ces transports d’un temps révolu une insulte à l’intelligence humaine rendant, a posteriori, l’animal impropre – non cacher – à la consommation.

Espérons qu’un jour prochain, tous ces transports de la honte n’appartiennent plus qu’à un cauchemar du passé pour le bien-être animal et humain.

Je veux ici remercier toute l’équipe de « Israël Against Live Shipments » pour leur engagement et plus particulièrement mon ami Yoni Lik qui n’a de cesse de défendre la cause animale dans l’ensemble d’Israël.

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à propos de l’auteur

Diplômé de l’Institut des Civilisations et Langues Orientales de Paris (INALCO) et certifié de l’Institut Catholique de Paris (ICP) enseigne la Bible (TaNa’Kh), sa langue, son éthique et son histoire. Installé, depuis son Alya en 1989 à Ashkelon, il participe activement au refleurissement d’Erets Israël. Végétarien par conviction morale, Haïm rêve d’une ère nouvelle où les grandes spiritualités pourraient se rencontrer en vue d’instaurer un monde meilleur. Convaincu que le retour du peuple d’Israël en Erets-Israël annonce la restauration de l’idéal de fraternité abrahamique, il encourage le dialogue interreligieux dans le respect de l’autre

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