Le musellement de la concurrence se fait aussi par les chaînes de supermarchés. En accord avec les grands groupes, elles mettent en valeur les produits de ces monopoles dans leurs rayons et dans leurs publicités, souvent à coups de promotions qui ne reflètent en réalité que le prix normal d’un produit. 

Possédant aussi fréquemment leur propre label, les grands distributeurs font leur possible pour barrer la route aux petits producteurs, considérés comme une dangereuse concurrence. C’est ainsi que les marques indépendantes couvrent seulement 3% à 11% des ventes du pays, alors qu’en France ou en Allemagne cette proportion est de 40%.

Et lorsque les grandes chaînes de supermarchés achètent la marchandise des petits producteurs – qui est de 30% à 40% moins chère -, elles en profitent souvent pour mettre la différence dans leur poche. Il n’y a donc aucune répercussion sur les prix en rayon.

Conditionné par la publicité, mais aussi la disposition et la quantité des produits sur les étagères des magasins, le client choisit les grandes marques, entretenant lui aussi le cercle vicieux des prix élevés.

Les choses sont peut-être toutefois en train d’évoluer, avec la rébellion récente des consommateurs.

Face à la hausse des prix annoncée par certains fabricants comme Osem, les clients ont riposté en boycottant les produits de la marque. Résultat : le fameux fabricant du snack Bamba a finalement renoncé à sa hausse de prix.

Tandis que le coût de la vie ne cesse d’augmenter en Israël, tous les experts préconisent de casser les monopoles pour faire émerger une vraie compétitivité dans les prix. Réagissant à la grogne sociale consécutive à la récente hausse des prix dans de nombreux secteurs, le Premier ministre Naftali Bennett s’est engagé à prendre les mesures nécessaires afin de favoriser la concurrence. Mais plus que des promesses mille fois entendues de la part de leurs dirigeants, les Israéliens exigent aujourd’hui des actes.

L’ouverture à la concurrence du marché israélien de la téléphonie en 2011, qui a permis une chute drastique des prix des abonnements et des communications, a montré que briser les monopoles était possible. Pourvu que cela s’accompagne d’une véritable volonté politique.

Sources : « Calcala«  de S. Benoliel, The Marker

/www.i24news.tv/
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