Une équipe de chercheurs israéliens de l’Université de Tel-Aviv a présenté récemment le premier coeur imprimé en 3D. Ce coeur est composé de vaisseaux sanguins et a été créé à partir de cellules provenant d’un patient. IsraelValley, en prévision d’une chronique sur Radio J (94.8FM), va rencontrer les chercheurs israéliens cette semaine.

Les chercheurs de l’université de Tel-Aviv ont présenté ce coeur inerte de la taille d’une cerise, plongé dans un liquide, comme une avancée prometteuse dans le traitement des maladies cardiovasculaires. 

LE PLUS. « Cette avancée majeure, porteuse d’espoir, ouvrira de nouvelles perspectives dans le traitement des maladies cardiovasculaires. En effet, les maladies cardiaques sont la première cause de mortalité dans les pays industrialisés. Jusqu’aujourd’hui, la seule option pour ces patients était une greffe de coeur, avec les risques de rejet et les listes d’attente longues que cette transplantation comportent. L’impression d’un coeur en 3D à partir des cellules du patient assure une biocompatibilté avec ce dernier (donc plus de risques de rejet). En outre, le patient ne dépend plus du nombre limité de donneurs ».

LE PLUS.

Gros comme une cerise, rouge comme un bonbon : un mini-cœur avec sa grosse artère violette, imprimé en 3D à partir de tissus humains dans une sorte de gelée rose-orangée. Lundi, les chercheurs de l’université de Tel-Aviv ont frappé un grand coup avec une démonstration comme tirée d’un film de science-fiction. Une première mondiale.

Certes, ce prototype, avec ses cellules et ses vaisseaux sanguins, ne bat pas encore, trop petit pour être implanté dans un organisme. La faute, pour l’instant, à un problème de «résolution» d’imprimante et de culture de cellules : il en faudrait quelques milliards de plus pour obtenir un cœur d’adulte. Mais il est, comme le disent les spécialistes, une «preuve de concept», ouvrant une toute nouvelle brèche dans le champ de la greffe d’organes, où l’on imagine depuis plusieurs années un futur se passant de donneurs, à l’instar des pionniers français du cœur artificiel Carmat.

L’une des prouesses de l’équipe dirigée par le professeur Tal Dvir est la recréation d’un organe entier à partir des cellules d’un patient. Une procédure qui pourrait, à terme, éviter les rejets immunitaires, problématique majeure pour les greffés. Avant de passer à la phase test sur des rats ou des lapins – pas avant un an – la route est encore longue. «Nous voulons d’abord vérifier que toutes les pièces s’emboîtent bien et sont capables de pomper correctement pour reproduire une activité cardiaque», a expliqué le professeur Dvir au quotidien Haaretz. Avant d’ajouter, confiant : «On ne s’attend pas à y parvenir du premier coup. Mais ça finira par arriver.»

Qu’une telle avancée vienne d’Israël n’est pas étonnant. Au-delà de son excellence reconnue en matière d’innovation technologique et médicale, l’Etat hébreu a fait de la recherche d’alternatives aux greffes humaines une priorité, en raison d’un très faible taux de donneurs, parmi les plus bas des pays développés (seuls 15% des Israéliens ont une carte de donneurs d’organe).

Une spécificité liée à la religion : les interprétations talmudiques de la majorité des rabbins interdisent toute atteinte au corps d’un défunt, considérant qu’une dépouille doit être mise en terre «entière». S’ils parviennent à leurs fins, non-contents d’avoir révolutionné la greffe d’organe, les chercheurs de l’université de Tel-Aviv pourraient bien avoir tranché l’un des plus épineux débats bioéthiques de l’Etat hébreu. (www.liberation.fr).

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