Variant Omicron : Israël voit le monde en rouge.

Depuis bientôt trois semaines, Israël a refermé ses frontières aux visiteurs étrangers. Alors que le pays avait recommencé à accueillir les touristes début novembre après presque deux années d’isolement, le variant Omicron a de nouveau tout arrêté. Israël est jusqu’à présent un des très rares pays à avoir pris une mesure aussi drastique, interdisant l’accès à son territoire à tout ressortissant étranger, quel que soit son point de provenance ou de résidence.

Même les Israéliens voient le nombre de leurs destinations autorisées se réduire comme peau de chagrin. Ce qui avait commencé avec le continent africain, s’étend maintenant à l’Europe. Depuis aujourd’hui, le Danemark et le Royaume Uni sont des destinations interdites.

Et le ministère israélien de la Santé a déjà élargi sa liste rouge à sept pays supplémentaires : la France, l’Espagne, l’Irlande, la Suède, la Norvège, la Finlande et les Emirats arabes unis. La mesure devrait entrer en vigueur lundi et le prochain tour devrait probablement inclure les Etats-Unis et l’Allemagne. Cela signifie concrètement que les Israéliens qui veulent se rendre dans un de ces pays rouges, ne pourront le faire que s’ils obtiennent une dérogation spéciale délivrée par les autorités sanitaires. Sans compter qu’il leur sera difficile de trouver un vol, car les compagnies aériennes vont sérieusement réduire leur trafic sur Israël et que le retour sera accompagné d’une période d’isolement obligatoire, même pour les personnes ayant reçu les trois doses de vaccin anti-Covid ou titulaires d’un passe sanitaire.

Dès l’éruption de la pandémie en 2020, Israël avait décidé de fermer ses frontières, dans l’espoir que la mesure protègerait la population contre la propagation du virus, sachant qu’Israël n’a qu’un seul véritable point de contact avec l’extérieur : son aéroport international. Pourtant, cela n’avait pas suffi à freiner la contagion, puisque le virus s’était reproduit rapidement, même sans importation par une population étrangère. Cette fois, le contexte est différent, puisque cette nouvelle vague épidémique intervient alors que le vaccin existe.

Mais il est vrai qu’Israël n’a pas réussi à vacciner plus de 60% de sa population, et que le nouveau variant Omicron touche aussi des personnes vaccinées. Ce qui peut expliquer que le gouvernement ait décidé d’aller bien au-delà des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui considère que la fermeture des frontières n’est pas une protection absolue contre la propagation du virus. Mais les autorités sanitaires israéliennes espèrent encore que l’isolement quasi-total du territoire permettra de contenir la contagion et d’éviter son développement local. D’où la décision d’interdire les voyages vers presque tous les pays d’Europe, sans attendre que le variant Omicron y soit devenu dominant, comme c’est déjà pratiquement le cas en Grande Bretagne.

Il faut dire aussi qu’il est plus facile de fermer les frontières que de renforcer les mesures barrières à l’intérieur du pays. La remise en place du passe sanitaire à l’entrée des centres commerciaux s’est ainsi heurtée à une vive opposition, surtout de la part des commerçants eux-mêmes, qui la considèrent comme impraticable, sachant que les commerces essentiels resteront accessibles. Et le gouvernement israélien a dû faire machine arrière, en attendant de trouver une formule plus souple. Ou de se résoudre à resserrer la vis à tous les niveaux.

Radio J / Pascale Zonszain
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