Ronit Raphael avait 18 ans lorsqu’elle fut brûlée au visage au deuxième degré, à la suite de l’utilisation d’un peeling chimique pour soigner son acné. S’ensuivirent de longs séjours à l’hôpital accompagnés de nombreuses psychothérapies. «L’un des médecins a dit à mes parents: le seul moyen de soigner votre fille est de lui apprendre ce qu’il lui est arrivé.» C’est exactement ce qu’elle fera. Déterminée à trouver un traitement pour reconstruire son visage – et elle-même –, elle suivra des études en cosmétique avant d’ouvrir un premier espace à Tel-Aviv, à l’âge de 20  ans, afin d’aider les adolescents souffrant comme elle de problèmes de peau.

En Israël, la jeune femme d’affaires rencontre alors rapidement un fort succès, sa marque se vendant dans de nombreux établissements de la capitale. En 2003, Ronit Raphaël est d’ailleurs récompensée par le EY Entrepreneur of the Year Award. La même année, elle rencontre son futur second époux et décide de quitter le pays pour le suivre en Suisse. Elle y ouvrira L. Raphael, «temple de la beauté» situé rue du Rhône à Genève. Le couple vivra entre la ville du bout du lac et Verbier où ils créent le Chalet L. Raphael, un chalet privé, mis à la location, de 3000  m² comprenant un spa, 9 salles de traitement, une piscine de 15  mètres, un coiffeur, un fitness privé, un chef, un nutritionniste et même une discothèque. Prix pour une semaine: entre 90  000 et 150 000 francs selon la saison.

10 millions de chiffre d’affaires

 

Aujourd’hui âgée de 52  ans, Ronit Raphael poursuit l’expansion de son entreprise tout en élevant ses deux plus jeunes enfants. Elle a ainsi ouvert des maisons L. Raphael à Cannes, New York, Los Angeles et à Almaty (Kazakhstan). Suivront prochainement Zurich, la Sardaigne et le Qatar. Alors que ses produits spa, vendus dans une vingtaine de pays, sont fabriqués en Israël à base de sel de la mer Morte, toutes les autres lignes anti-âge sont fabriquées en Suisse en utilisant des technologies dernier cri.

Quant à son centre genevois, outre des traitements minceur et anti-âge, il propose dorénavant des soins spécialement pour les adolescents: épilation, massage, soins de la peau entre autres, «pour les aider à reprendre confiance en eux». Associé au chirurgien esthétique Raphaël Gumener, L. Raphael emploie quelque 35  personnes en Suisse et 200  personnes  dans le monde pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 10 millions de francs.

«Mon approche est holistique. J’aide mes clients à être plus heureux en prenant soin de leur santé et de leur bien-être. Pour cela, je leur conseille de pratiquer du sport, de faire attention à ce qu’ils mangent et de prendre soin de leur corps.»

Une fondation et une vidéo

 

L’autre combat de la Genevoise d’adoption: sa fondation Tom’s Secret qui lutte contre les abus sexuels sur les enfants. «250 millions d’enfants subissent des maltraitances chaque année dans le monde», explique Ronit Raphael. Afin de guider les parents et les enfants, la fondation a réalisé une vidéo de cinq minutes pour encourager les victimes à parler.

Le projet a déjà rencontré un joli succès puisque l’animation a été diffusée dans 85  000 écoles aux Etats-Unis. Le Conseil de l’Europe l’a également choisi en 2016 comme message lors de la Journée européenne pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels.

L’objectif de la fondation? Diffuser la vidéo dans un maximum de pays afin de toucher le plus grand nombre de personnes. «A terme, je ferai un plein-temps de ce combat car c’est la cause qui me touche le plus au monde.»

Partager :