EDITORIAL. Jacques Benillouche.
Une grande partie des Israéliens est sceptique sur l’avenir de ce gouvernement hétéroclite mais paradoxalement il semble promis à un bel avenir avec une durée certainement plus longue que les précédents gouvernements.
Il ne s’agit pas d’incantation mais bien d’un raisonnement où l’idéologie n’a plus sa place. La première raison simple est la lassitude des électeurs israéliens qui ne peuvent plus accepter des élections à répétition ne réglant rien mais aggravant la situation à chaque scrutin. La population est donc en phase de thérapie pour se défaire de l’addiction aux élections qui crée une dépendance psychologique.
L’avenir assuré du gouvernement est dû à la méthodologie de sa constitution qu’a voulu appliquer son initiateur Yaïr Lapid. Il a demandé et obtenu que les égos soient rangés temporairement dans les tiroirs personnels pour plus d’efficacité car il voulait que l’accent soit surtout mis sur l’avenir du pays : «Nous ferons tout pour former un gouvernement d’union stable qui se préoccupe des citoyens». L’union de Naftali Bennett et de Yaïr Lapid, qui n’a rien d’idéologique, est avant tout l’union singulière de deux partisans du «changement», symbolisé par le départ de Netanyahou.
Lapid avait compris que, contrairement à l’ancien premier ministre, tous les leaders devaient recevoir un poste ministériel à la mesure de leurs souhaits et de leurs compétences. Les leaders ont demandé et obtenu ce qu’ils désiraient, à une ou deux exceptions près car certains postes étaient très recherchés. Ainsi, Ayelet Shaked aurait bien voulu obtenir la Justice mais elle a obtenu l’Intérieur. Aucun leader n’a été laissé sur le carreau ce qui a permis une union de circonstance efficace. On se souvient que Netanyahou avait voulu brûler, en mars 2013, la carrière de Lapid en lui refusant le ministère des Affaires étrangères et en lui octroyant le ministère des Finances où il n’y connaissait rien.
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