Le tribunal correctionnel de Lyon a relaxé la directrice de publication du site Europalestine qui était poursuivie par l’entreprise pharmaceutique israélienne Teva pour avoir relayé un appel au boycott d’Israël.

Times of Israël (Copyrights) : « Présente à l’énoncé du délibéré, Olivia Zemor a fait part de son « soulagement ». « J’espère que cette décision va calmer les officines du lobby israélien qui se croient absolument tout permis et qui pensent qu’on peut bâillonner l’expression du soutien au peuple palestinien », a asséné cette ancienne journaliste, qui s’était présentée aux européennes aux côtés du polémiste Dieudonné en 2004.

« Le tribunal s’est comporté de manière indépendante. Il n’a pas suivi les consignes du gouvernement (dans ce type d’affaire) mais a jugé en fonction du droit européen », a estimé Zemor.

Zemor avait comparu le 16 mars pour diffamation et incitation à la discrimination économique après avoir fait état sur son site, sous le titre « Teva, on n’en veut pas », de l’action de militants anti-israéliens devant la plus grande pharmacie de Lyon en 2016.

La société Teva Santé, implantée en France et dont la maison-mère a son siège en Israël, est le leader mondial des médicaments génériques.

L’initiative jugée s’inscrivait dans le mouvement BDS (« boycott, désinvestissement et sanctions »), une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d’Israël.

Vêtus de pulls verts sur lesquels on pouvait lire « Free Palestine » et « Boycott Israël », des activistes avaient incité les consommateurs à ne pas acheter de médicaments produits par Teva et à placer des autocollants de refus de la marque sur leur Carte vitale.

L’initiative jugée s’inscrit dans le mouvement BDS (« boycott, désinvestissement et sanctions »), une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d’Israël.

« Une action bon enfant » relevant d’une « démarche citoyenne », selon le président du collectif 69 de soutien palestinien, cité comme témoin. « Des attitudes qui nourrissent le nouvel antisémitisme », avançait plutôt Franck Serfati, avocat du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), qui, avec deux autres associations pro-israéliennes, s’est constitué partie civile. Il a évoqué le spectre des tueries de l’Hypercacher et de l’école Ozar Hatorah, « des crimes commis au nom de cet idéal politique ».

« Jusqu’à quand va-t-on jouer à ça ? », s’était indignée Mme Zemor dont « une partie de la famille n’est jamais revenue des camps ». « J’ai boycotté les produits thaïlandais à l’époque où ce pays faisait travailler des enfants et on ne m’a jamais dit que je discriminais à raison de l’appartenance à une nation ».

Pour l’avocate pro-palestinienne Dominique Cochain, qui a assisté à d’autres procès d’Olivia Zemor, « les parties civiles sont dans une démarche harcelante et contraire à la liberté d’expression ».

Un médecin de Villeurbanne avait dit de son côté avoir refusé les Cartes vitales anti-Teva, redécorées avec les autocollants distribués par les militants qui en revendiquent 300 000 dans tout le pays. « Je ne veux pas de la politisation du système de santé », expliquait ce témoin au tribunal. Le praticien propose plutôt aux patients une feuille de soins. L’un d’eux filme la scène avant de le livrer à la vindicte sur Facebook. Titrée « Médecin juif refuse la carte vitale », la vidéo donne lieu à de nombreux commentaires antisémites. »

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