Les Arabes israéliens ont le droit de vote et 12 d’entre eux siègent à la Knesset, le Parlement israélien, sur 120 députés. Ils payent des impôts, bénéficient des avantages sociaux et peuvent accéder à tous les postes. Mais, dans un arrêt retentissant de juillet 2000, la Cour suprême avait reconnu que la minorité arabe était victime de discrimination, notamment à l’emploi. Les Arabes israéliens ne sont pas soumis au service militaire, excepté les Druzes.

La classe moyenne arabe aspire à vivre dans des logements de meilleure qualité. Ils n’ont par exemple pas accès aux kibboutz car les demandes passent par un ‘comité spécial’ qui décide s’il est approprié que vous viviez avec des Juifs et ils refusent systématiquement”.

Pour un avocat : “Une grande partie de la population arabe israélienne qui vit en périphérie n’a pas accès à la même qualité des services de l’État”. Auteur d’un ouvrage sur le sujet une auteure fait le même constat : “Les moyens économiques débloqués par l’État pour le développement des villages où résident des arabes israéliens ne sont pas à la hauteur de ceux des villes peuplées par les Juifs israéliens”.

Dans les villes mixtes israéliennes, où ont explosé les violences entre Arabes et Juifs ces derniers jours, “la vie était plutôt normale”. À Lod, non loin de Tel-Aviv, “ces derniers mois avaient été marqués par une vraie coopération entre les habitants juifs et arabes de la ville pour lutter ensemble contre le Covid-19”,.

Toutefois, les tensions se faisaient déjà sentir. Le directeur d’Abraham Initiatives met en cause la diffusion des idées politiques de l’extrême droite israélienne. Dans cette ville industrielle peuplée à 40 % d’Arabes – dont une majorité de musulmans – le maire, raconte Thabet Abu Rass, “a commencé à se plaindre du volume sonore du muezzin. Il est allé jusqu’à entrer en personne dans la mosquée pour faire taire le chant, et ce malgré les recommandations de la police, qui lui a dit ne pas faire ça”.

Désormais, Thabet Abu Rass craint pour la mixité de Lod, où cocktails molotov et voitures incendiées ont rythmé la nuit de mercredi malgré un couvre-feu décrété par les autorités. “La situation est très dangereuse », prévient-il, “cela peut conduire à une guerre civile”.

 

Partager :