Israël estime que : «Les unités en charge de contrecarrer les armes de destruction massive sont mal préparées». En octobre 2020, suite à une enquête menée entre juin 2019 et février 2020, le contrôleur d’État, Matanyahou Engelmann, dans son rapport, affirme que l’armée israélienne ne serait pas prête en cas d’attaque à l’arme chimique :

«L’utilisation d’armes chimiques en temps de guerre est une menace connue depuis de nombreuses années. A partir de 2011, le régime syrien a utilisé des armes chimiques contre les rebelles et contre les civils. D’autres pays sont aussi aux prises avec cette menace, y compris l’armée américaine, qui estime qu’il s’agit d’un défi important et complexe». Il poursuit : «les forces terrestres, autant que les unités en charge de contrecarrer les armes de destruction massive, sont mal préparées. La formation des unités de sécurité aux frontières concernant la manière d’inspecter et de manipuler les produits chimiques potentiels n’est pas conforme aux normes».

Les précédents rapports, publiés en 2014 et en 2016, arrivaient aux mêmes conclusions. Le chef d’État-major le général Avi Kochavi vient d’apporter un élément nouveau et relativement inédit, qui pourrait constituer un début de réponse à ce type de menace potentielle. Tsahal organisera au premier semestre 2022 quatre semaines «d’une guerre, grandeur nature». Cet exercice sera le premier du genre en Israël. Il simulera une guerre «totale» dans plusieurs domaines et à plusieurs niveaux. Ce concept est sans doute, en partie, inspiré de ce que le général Marshall organisa au début de la deuxième guerre mondiale avant d’envoyer les troupes américaines en Europe. Le général Patton eut un concept similaire au moment de la guerre de Corée, en d’autres temps et d’autres conditions bien entendu.

Il s’agira de tester grandeur nature son concept opérationnel. L’exercice inclura l’armée régulière et les réservistes, à une très grande échelle. Il s’agira notamment d’évaluer l’ensemble des forces mises en action sur la durée, exercice à la fois stimulant et réaliste pour améliorer la préparation et l’aptitude des forces de soutenir une telle situation. Tsahal n’a évidemment pas communiqué tous les détails du futur déroulement mais on comprend qu’il y aura plusieurs phases, l’attaque, la défense, la mobilité, les manœuvres tactiques en particulier destinées aux troupes d’infanterie, car ce sont elles qui doivent agir sur le terrain. En fait également partie, l’implication de la population civile et son interaction avec l’armée, face à des situations elles-mêmes potentiellement porteuses de possibles conflits.

Serait-ce aussi une réponse à une déclaration du général de brigade Uri Gordin, qui déclarait qu’en cas de guerre avec le Hezbollah, Israël subirait un déluge de 2.000 missiles par jour qui représenterait un défi majeur pour Tsahal ?

S’il est vrai qu’Israël est considérée comme la start-up nation, Tsahal est aussi considérée comme une armée innovante. Au-delà, on doit y voir une démonstration de force et un message face à certains qui ne cessent de proclamer leur intention de détruire le pays. Les citoyens doivent se féliciter que leur armée puisse agir et réagir en temps et heure, malgré les vicissitudes et les turpitudes de ses hommes politiques au terme d’une quatrième élection en deux ans.

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