HIGHTECH. Grâce à des techniques d’ingénierie visuelle et d’intelligence artificielle, Dynamic Infrastructure prévient les risques d’effondrement des infrastructures. La start-up, établie à New York et Tel-Aviv, analyse les images des structures au quotidien. Une alerte automatique est envoyée si des changements potentiellement dangereux sont détectés.

« Notre solution n’entraîne pas une augmentation substantielle du budget. Aucun capteur ou caméra n’est utilisé. Nous collectons juste des images existantes de ponts ou de tunnels et, grâce à un traitement d’images breveté et des techniques d’intelligence artificielle, nous produisons une maintenance prédictive », explique à L’Usine Digitale Saar Dickman, PDG et cofondateur de Dynamic Infrastructure. Ancien vice-président de la cybersécurité automobile chez Harman, société appartenant à Samsung, il s’est associé en 2018 à Amichay Cohen, spécialiste de l’exploitation de tunnels en Israël et aux Etats-Unis.

Ensemble, ils ont réalisé qu’il n’existait pas de système efficace permettant d’identifier rapidement et précisément les défauts des ponts tout au long de leur durée de vie. « Il y a des inspections périodiques, concède Saar Dickman, mais personne ne prend toute l’histoire et l’analyse du point de vue de l’exploitation et de l’entretien. Lorsque vous regroupez ces détails en une seule image, vous pouvez prendre une décision très éclairée en fonction des données et des budgets ».
“Les ponts, c’est comme des humains”

La start-up définit avec son client, des experts en ingénierie et des analystes de risques le point de bascule, le moment où la construction est en danger d’effondrement. Et c’est l’image qui va fournir ce renseignement qui pourra lancer l’alerte. Dickman note « une énorme similitude entre les êtres humains et les méga-infrastructures comme les ponts. » Comme les humains, les ponts passent par une « enfance » de plusieurs années pendant leur construction, et ils sont construits pour durer environ 80 à 90 ans.

Dynamic Infrastructure a donc eu l’idée de créer des « dossiers médicaux » virtuels pour les éléments de méga-infrastructures, en mettant l’accent sur les ponts et les tunnels. Comme tous les êtres humains, ces géants sont plus fragiles en fin de vie, et « particulièrement de nos jours où le monde est confronté à une crise des infrastructures ». Les ponts et tunnels déficients représentent en effet un grave danger aux États-Unis et dans le monde entier.

Leur mauvais état entraîne des pertes de vies humaines et des millions de dépenses imprévues. Rien qu’aux Etats-Unis, plus de 235 000 ponts (38% sur l’ensemble du pays) ont été identifiés comme nécessitant des réparations, pour une facture totale de travaux s’élevant à 171 milliards de dollars.

Une start-up présente dans cinq pays

En deux ans, Dynamic Infrastructure a déjà séduit de nombreux clients dans cinq pays : aux Etats-Unis, en Allemagne, en Suisse, en Grèce et en Israël. Au total, 30 000 ouvrages sont actuellement surveillés de près par la jeune pousse. En pleine croissance, la start-up lève « continuellement des fonds auprès de capital-risque et d’investisseurs institutionnels aux États-Unis et en Europe », confie Saar Dickman sans nommer ses bienfaiteurs.

Usine Digitale

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