La start-up israélienne Flying SpArk, qui fabrique des protéines alternatives à partir d’un traitement de larves de mouches des fruits, prévoit de lever 20 millions de shekels lors de son introduction en bourse à Tel Aviv – ce qui serait une première mondiale pour un fabricant de protéines à base d’insectes apparaissant sur le marché public, a fait savoir le site financier Calcalist dans la journée de lundi.

Cette levée de fonds, qui devrait avoir lieu dans les prochaines semaines, pourrait évaluer la firme à une somme allant de 100 millions à 120 millions de shekels, a ajouté Calcalist, sans préciser la source de cette information. L’objectif poursuivi par cette offre publique initiale est de collecter des fonds de manière à pouvoir ouvrir une usine de production en Thaïlande.

Flying SpArk utilise des larves de Ceratitis capitata – la mouche méditerranéenne des fruits – qui, dans la nature, se nourrit de fruits frais. La larve a une durée de vie de seulement sept jours et elle se multiplie en masse corporelle 250 fois au cours de cette période.

La technologie de Flying SpArk permet « une culture et un traitement faciles et à bas prix avec presque zéro déchets » dans la mesure où toutes les parties de la larve sont utilisées, avait noté l’entreprise en 2019. Ce qui offre à Flying SpArk un avantage certain par rapport aux sources conventionnelles de protéines – pas seulement par rapport à celles issues de la viande et des végétaux mais aussi par rapport à celles fabriquées à partir d’autres insectes, comme les criquets et les sauterelles, avait ajouté la compagnie.

Flying SpArk cultive les larves et les transforme en poudre protéinique contenant des minéraux, du calcium et du magnésium. La poudre est alors utilisée pour créer des alternatives à la viande, à la volaille et au poisson, en copiant la texture et la saveur du produit original.

Elle est également une excellente source d’acides aminées, selon la start-up. De couleur blanche, elle a un goût peu prononcé et son arôme permet d’incorporer rapidement la protéine dans une grande variété de produits alimentaires.

Les larves sont faciles et bon marché à cultiver ; elles n’utilisent qu’une infime quantité d’eau et de terre dans le processus de production, et elles ne génèrent pas de gaz à effet de serre polluants. Et elles sont casher, avait précisé un représentant de l’entreprise.

Flying SpArk, co-fondée en 2015 par son PDG actuel Eran Gronich et par Keren Kles, s’est développé dans l’incubateur spécialisé en technologies alimentaires du Kitchen Hub, établi par l’incontournable groupe Strauss qui, jusqu’à présent, a investi dans 18 entreprises portefeuilles, selon son site internet.

En 2019, le Thai Union Group, l’un des plus importants fabricants de thon en conserve, avait accepté d’investir un total de trois millions de dollars dans la firme si certains objectifs étaient atteints. Strauss a lui aussi investi dans Flying SpArk et possède 35 % des actions de l’entreprise, a annoncé Calcalist.

L’un des produits-phare de la compagnie est le NOTtuna, qui ressemble singulièrement aux boîtes de conserve de thon et qui en possède en tout cas le goût et l’odeur. Il s’agit en fait de larves transformées de mouches des fruits – un produit riche en protéines et en minéraux.

Pour chaque millier de tonnes de poudre de protéine créée par l’entreprise, le monde épargne 110 millions de mètres-cubes d’eau potable, 50 000 hectares de terres et 55 000 tonnes d’émissions à effet de serre, explique Flying SpArk sur son site internet.

Times of Israel.
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