L’indice de la démocratie israélienne 2020 a été publié comme il est de tradition en début de chaque année par l’Institut Israélien de la Démocratie et remis au président Reuven Rivlin. Deux-tiers de la population israélienne estiment que le système démocratique en Israël est en grave danger, bien qu’il soit deux-tiers aussi à considérer Israël comme un endroit où il fait bon vivre.
Les israéliens ont de moins en moins confiance dans les institutions étatiques. Tout en bas classement, La Knesset. Seul 20% du public lui fait encore confiance. Il faut dire qu’elle vient de se dissoudre pour la 4ème fois en moins de deux ans. Et est considérée comme incapable de se fédérer pour le bien du peuple. En bas de liste également les responsables politiques.
La confiance est passée de 17% à 14%. Ils sont accusés de privilégier leurs intérêts personnels aux dépends de ceux du pays et n’arrivent pas à créer la stabilité dont le pays a tant besoin notamment en ces temps de grave crise sanitaire et économique. La confiance en la police israélienne est elle aussi érodée. Une baisse sans doute suscitée par les images de violences policières et certaines pseudo-images captées par les médias au cours de manifestations anti-Bibi rue Balfour à Jérusalem.
En bas du classement, également la Cour suprême. Accusée par 40% du public d’entraver le système et le processus législatif. Quant à l’institution qui recueille le plus d’adhésion, c’est Tsahal. Notamment au sein de la population juive. 80% font confiance en l’armée pour protéger le pays. Quant aux relations entre Haredim et non Haredim et entre Juifs et non-Juifs, elles se sont détériorées sur fonds de pandémie.
« Le rétablissement de la confiance du public dans toutes les institutions de l’État doit être au premier plan dans les esprits des élus » a déclaré le président Rivlin, inquiet, car a-t-il averti, « si nous persistions à nous diviser, nous continuerons à trainer dans cette boue politique qui empêche la société israélienne d’avancer ». Pour Yohanan Plesner, président de l’Institut de la Démocratie, l’indice de la démocratie 2020 doit servir de signal d’alarme clair pour les décideurs.
Alors que pour le Dr. Assaf Shapira, directeur de l’unité de réforme politique au sein de l’Institut, « la démocratie israélienne est encore vive et solide, bien que plus menacée que par le passé et moins efficace. »