Depuis cinq jours, les combats entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie sont sanglants. La reprise des affrontements, les plus graves depuis 2016, font craindre une guerre ouverte entre Bakou et Erevan, à même de déstabiliser une zone déjà fragile où les intérêts de nombreuses puissances sont en concurrence.

La Russie, la France et les Etats-Unis, qui coprésident le Groupe de Minsk créé en 1992 pour rechercher un accord entre les deux pays, ne sont pas parvenus à trouver un règlement durable du conflit dans ce territoire en majorité peuplé d’Arméniens et ayant fait sécession de l’Azerbaïdjan. Une guerre au tournant des années 1990 y avait fait 30 000 morts.

Selon Nathalie Sosna-Ofir :  « Il ne fait aucun doute que le conflit arméno-azéri risque de rebattre certaines cartes et d’impacter les relations de ces pays avec Jérusalem. Notamment celles avec Bakou à laquelle la Turquie a annoncé son soutien, et qui pourrait reconsidérer ses relations avec un certain nombre de pays de la région.
Israël a des relations cordiales et pérennes avec les deux états. Les liens avec l’Azerbaïdjan sont importantes pour l’état hébreu, à la fois sur le plan stratégique et économique. Il achète à Bakou un tiers de son pétrole et lui vend des armes. Sujet toutefois vivement controversé.
Bakou a d’ailleurs annoncé utiliser des drones israéliens très efficaces contre l’Arménie. Israël a été parmi les premiers pays à reconnaître la souveraineté de l’Azerbaïdjan et son droit à sa légitime défense afin de protéger son propre peuple. Et si les relations entre les deux pays sont si étroites, c’est aussi grâce aux relations amicales et chaleureuses tissées entre le gouvernement et les Juifs vivant dans le pays.
Mais Israël a aussi une longue histoire avec l’Arménie. D’ailleurs quel autre pays peut s’enorgueillir d’avoir un quartier à son nom à Jérusalem ? De surcroît Israël et l’Arménie ont un génocide en commun, cela crée des liens, bien que Jérusalem ne l’ait pas reconnu officiellement justement par crainte de nuire à ses relations économiques et avec la Turquie et l’Azerbaïdjan. Et si Jérusalem reste pour l’heure silencieux face à ce conflit – aucun communiqué officiel- c’est que les deux pays engagés ont une frontière commune avec l’Iran -l’ennemi n°1 d’Israël- et ne tient sans doute pas à se froisser avec l’un ou l’autre ».
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