Tous les pays sont confrontés à des sécheresses régulières. Et avec le changement climatique, elle pourrait bien se poser dans de plus en plus de régions du monde. Comment maintenir son agriculture avec des ressources en eau douce limitées ? Israël, pour sa part, a fait le choix de réutiliser l’eau usagée et de dessaler l’eau de mer. Des choix globalement payants. En matière de traitement des eaux usées, Israël est un leader mondial incontesté. Selon un récent rapport gouvernemental israélien, le pays traite 87% de ses eaux rejetées par les foyers et les réutilise dans l’agriculture, contre 20% seulement pour le numéro deux mondial : l’Espagne. Israël a aussi misé sur la désalinisation d’eau de mer pour satisfaire ses besoins. Ces dix dernières années, cinq centrales ont été mises en service dans le pays. Aujourd’hui, plus de la moitié de l’eau consommée en Israël est produite artificiellement. Et le pays veut renforcer ses capacités. L’objectif affiché est une augmentation de la production des usines de désalinisation de plus de 50% entre 2015 et 2020.

Sécheresse

Ces résultats sont le fruit d’une politique de longue date et qui s’est intensifiée ces dix dernières années. De 2005 à 2012, Israël a fait face à une sécheresse. Le pays a puisé dans ses réserves en eau douce, qui alimentent aussi souvent ses voisins, créant des tensions régionales. Et le lac de Tibériade est passé l’hiver dernier sous « la ligne rouge », le niveau à partir duquel il devient dangereux de continuer à y prélever de l’eau. Cette production artificielle est une réponse à des ressources aquatiques limitées, mais elle pose également des questions sur l’impact environnemental. Les techniques de désalinisation sont certes aujourd’hui moins consommatrices d’énergie, mais des scientifiques s’inquiètent de l’impact de ces prélèvements marins sur l’écosystème. Des milliards d’œufs de poissons et de larves sont aspirés et détruits. Quant aux eaux traitées, certaines régions du pays ne disposent pas de moyen de les stocker. Et si elles ne sont pas immédiatement utilisées pour irriguer les champs, elles sont rejetées dans les cours d’eau à proximité.

Mais ce mode de gestion des ressources en eau séduit de plus en plus de pays. Et Israël se place en interlocuteur incontournable. L’an dernier, il a exporté des technologies et savoir-faire relatifs à l’eau pour un montant de 2 milliards 100 millions d’euros. Et ce chiffre devrait augmenter au cours des prochaines années. Des contrats sont notamment en cours de négociation avec l’Egypte et l’Inde.

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