Les travaux routiers sont en plein essor en Israël car les équipes de construction profitent des routes et des chemins de fer désertées du fait du coronavirus pour moderniser des autoroutes qui figurent parmi les plus encombrées du monde développé, en temps normal.

De nombreux pays ont débattu de l’opportunité de poursuivre la construction dans la crainte de propager l’infection, mais Israël, repérant une chance dès le début de sa lutte contre l’épidémie, a pris le risque et a maintenu les ouvriers déployés avec des masques et une distanciation sociale.

Le gouvernement a injecté plus d’un milliard de shekels dans cette campagne de travaux improvisée et depuis près de deux mois, les entreprises travaillent alors que le reste du pays est coincé chez lui. Une campagne de recrutement a même été lancée,  appelée « Opportunité dans la crise ».

La volonté de terminer rapidement les projets devrait avoir un impact immense et à long terme sur l’économie, car la densité du trafic en Israël est trois fois supérieure à la moyenne des 36 pays industrialisés de l’OCDE. Les navetteurs perdent en moyenne une heure par jour dans les embouteillages, ce qui nuit à la productivité et coûte environ 5 milliards de dollars par an.

Depuis le début des restrictions de plus en plus strictes sur les coronavirus en février, le trafic a chuté d’environ 85 %, selon la compagnie des routes nationales d’Israël. A la veille de la fête de la Pâque, l’une des périodes les plus chargées de l’année, Israël était en état d’arrêt et le trafic n’était plus qu’à 1% du niveau habituel.

Certains des projets les plus importants et les plus cruciaux, comme le dernier tronçon d’un nouveau train rapide entre Tel-Aviv et Jérusalem ou l’extension d’une autoroute dans le centre d’Israël, seront terminés six mois à un an avant la date prévue parce que la construction a été accélérée.

S’il n’y a pas assez de travailleurs, les entreprises ont le feu vert pour en embaucher autant que nécessaire, un phénomène rare puisque le chômage a grimpé à 26% pendant la crise.

Si elles manquent de matériel, on leur dit d’improviser. Les cheminots qui devaient ériger des poteaux électriques dans une région reculée ont démonté une bétonnière et l’ont attachée à un wagon de train pour l’amener sur la ligne.

Le gouvernement, voyant le bon côté du chômage élevé, espère recruter plus de chauffeurs de bus que jamais pour aider un système de transport public en difficulté

Il est encore trop tôt pour estimer les bénéfices de l’effort d’infrastructure, il aura une sérieuse signification économique.

Source : Reuters & Israël Valley

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