Le «hamin», ragoût aussi connu sous le nom de «cholent», est traditionnellement consommé le samedi midi, durant shabbat, jour de repos hebdomadaire du judaïsme et ce plat connaît aujourd’hui une véritable renaissance en Israël, où il est de plus en plus servi le reste de la semaine.

La loi religieuse juive permet toutefois de «préparer un plat avant shabbat et de le laisser mijoter durant la journée», explique Shmil Holand, chef et expert de la culture et de la nourriture juive. «C’est comme ça que ce plat a été créé», ajoute-t-il et le mot «hamin», signifiant en hébreu «chauds», est né au Ier siècle de l’interdit de cuisiner durant shabbat.

L’élément clé commun aux différentes recettes: la technique de cuisson lente. Pour les Juifs européens, le plat s’appelle «cholent», souvent présenté comme le dérivé des mots français «chaud» et «lent».

«Les ragoûts cuits lentement sont généralement préparés pendant trois, quatre ou cinq heures, et non pendant une journée entière», explique M. Holand. Alors que la version juive, qui devait être cuite vendredi avant le shabbat, était «cuite au moins 12 heures», explique ce chef ashkénaze.

En Israël, le plat n’est plus seulement une tradition religieuse, mais est devenu un plat d’hiver populaire, prisé par ceux qui ne suivent pas la loi religieuse.

A Ramat Hahaya, le quartier chic de Tel-Aviv, un festival organisé dans l’aire de restauration Shuk Hatzafon met à l’honneur le «hamin». Chaque jeudi et vendredi de janvier, il est possible d’y goûter les différentes variations du plat: autrichienne, irakienne, indienne…

Malgré sa popularité croissante, le «hamin» conserve une signification religieuse, car c’est un symbole qui représente le shabbat pour un juif, explique-t-il. Il l’est depuis des millénaires et cela va toujours rester de la nourriture juive.»

Pour Shimon, un jeune homme de Tel-Aviv, manger ce plat, c’est comme être «à la maison, peu importe votre origine» et p15our Bruce Lax, qui a grandi dans un quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem, le «hamin» rappelle des lieux, des gens, des saveurs, et même des prières dans certaines synagogues», où le plat est servi après la prière, poursuit M. Lax, qui comme la plupart des admirateurs du «hamin», cuisine sa propre version.

Son ingrédient secret? «Une bonne bouteille de vodka en accompagnement.»

Source : La Croix & Israël Valley

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