Un article de rtbf et photo de Sason Tiram : »La société israélienne peut réserver quelques surprises. Michel Pardès s’était pourtant préparé en venant régulièrement en Israël avant de s’y établir avec sa famille. Il pensait savoir à quoi s’attendre.
Après quelques mois dans le pays, il relève quelques particularités. « C’est beaucoup moins sophistiqué que la Belgique; on fait moins attention à l’habillement; on n’a moins la culture. La jungle sur la route, c’est abominable ! Les gens roulent comme des sauvages, il faut faire très attention. En Belgique, les gens sont beaucoup plus disciplinés, plus propres aussi. Ici, on boit un gobelet dans la voiture et on le jette par la fenêtre, malgré qu’il y a des poubelles partout. Le parc ici à côté, ce n’est pas le bois de la Cambre ! Il y a des assiettes, des olives, des boîtes de conserve qui jonchent le sol. Ça m’est très difficile, mais je m’y fais. »
« C’est un pays d’extrêmes, poursuit Michel Pardès. Tout est très exacerbé ici. Mais la sophistication, ils ne l’ont pas encore et l’excellence n’est pas la norme. Pour acheter une voiture, par exemple, il y a un seul concessionnaire de la marque dans tout le pays. Quand vous arrivez, vous avez le sentiment de les emmerder. Pour acheter une voiture ! C’est comme l’électricité : il y a une seule société pour tout le pays. Vous poireautez 30 minutes au téléphone pour avoir une réponse. Donc, le quotidien, ça peut être très difficile. On n’y pense pas avant, mais c’est vraiment compliqué. Je ne deviendrai jamais un Israélien. J’ai mes racines culturelles européennes et je n’ai pas envie d’y renoncer. »
Ce dont les médias ne parlent pas
Pour autant, Michel Pardès se veut enthousiaste pour son nouveau pays. « Il y a des points formidables : c’est le climat, l’école est toute proche, c’est un quartier paisible. On peut descendre à la mer en une demi-heure, ou aller à la mer Morte. Toute ma famille, mon frère, ma mère, sont réunis ici. On a tous quitté la Belgique, malheureusement. Mais on se retrouve réunis ici. Tout est casher, alors qu’en Belgique on ne trouve pas un seul restaurant casher. Les écoles, les synagogues, il y en a partout. Et si on ne veut pas aller à la synagogue, on est libre. »
Au-delà de l’agrément, Michel évoque également le sentiment que l’État prend la sécurité de ses citoyens au sérieux. « On est très content de se trouver dans un pays fort. La protection, en Israël, ça veut dire quelque chose, même s’il y a aussi des attentats ici. Mais si on rentre dans un centre commercial, on passe par un détecteur de métaux. Il y a des gardes, souvent des retraités qui sont contents de travailler. Ils gardent les entrées des centres commerciaux ou des restaurants fréquentés. Il est possible qu’on arrive à ce genre de dispositif en Europe aussi. Il ne suffit pas de pleurnicher à la Bourse, à un moment, il faut prendre des mesures. Ça coûte cher, très cher, mais dans un pays riche comme la Belgique ce serait possible aussi. »
Les bons côtés d’Israël ne sont pas assez connus, regrette Michel Pardès, qui accuse les médias européens de diaboliser systématiquement le pays. « C’est devenu un pays très cosmopolite en raison des immigrations successives : les juifs de différentes origines, mais aussi les musulmans israéliens, les chrétiens, les druzes… Il faut voir cette réalité. Je sais que c’est impossible en Belgique. J’ai fait des tests dans un hôpital : je me suis fait soigner par un médecin arabe musulman, l’infirmière était une juive religieuse et le chef de service un homosexuel. Et ça fonctionnait très bien ! Ça, c’est l’Israël dont on n’entendra jamais parler dans les médias. C’est une grande frustration pour moi. La majorité des arabes musulmans qui vivent dans les frontières d’Israël sont contents. »
Source : .rtbf.be