KNESSET. Moment historique en Israël. Le gouvernement de Yaïr Lapid et Naftali Bennett a été investi par la Knesset, et Benjamin Netanyahou a été écarté du pouvoir.

Le long règne de Benjamin Netanyahu est terminé ce soir. Miri Regev avait déjà quitté son bureau dans la journée. Yaïr Lapid devient Ministre des affaires étrangères.

Selon i24News : « Tremblement de terre en Israël : le Parlement israélien a voté dimanche sa confiance à la nouvelle coalition gouvernementale de Naftali Bennett et Yaïr Lapid, qui met ainsi un terme à douze ans de règne de Netanyahou ».

Comme attendu, le « gouvernement du changement » a obtenu de justesse la majorité à la Knesset qui lui permet d’entrer en fonction sur-le-champ. Sur la place Rabin à Tel-Aviv, une grande manifestation en faveur du nouveau gouvernement a commencé dès l’annonce de l’officialisation du nouveau gouvernement ».

Le député Mickey Levy de Yesh Atid a été élu Président de la Knesset lors du vote qui a lieu ce soir. Naftali Bennett du parti Yamina est devenu premier ministre, en remplacement de Netanyahou qui est en poste depuis 2009, le plus long mandat d’un premier ministre israélien.

C’est dans une ambiance électrique que Bennett a pris la parole devant la Knesset dans l’après-midi, où des députés fidèles à Netanyahu lui ont reproché de « trahir son camp ».

La Knesset a commencé à se réunir en session spéciale à partir de 16 h afin de permettre au centriste et dirigeant de l’opposition, Yaïr Lapid, et au chef de la droite radicale, Bennett, de présenter leur équipe. Le discours de ce dernier a été chahuté par les députés Likoud fidèles à Netanyahu.

« Je comprends que ce ne soit pas un jour facile pour beaucoup aujourd’hui, mais ce n’est pas un jour de deuil, c’est un jour de changement, de changement de régime dans une démocratie, a déclaré Bennett.

Netanyahu a retorqué dans son allocution : « Si c’est notre destin d’être dans l’opposition, nous le ferons la tête haute, nous allons faire tomber ce mauvais gouvernement et nous serons de retour pour diriger le pays à notre manière. Nous serons de retour bientôt ».

La nouvelle coalition – réunissant deux partis de gauche, deux de centre, trois de droite et une formation arabe – a réuni la majorité nécessaire de députés sur les 120 au Parlement.

TURBULENCES. Selon LPH :  Le parti Israël Beiteinou connaît des turbulences. Le député Eli Avidar a annoncé dimanche à Avigdor Lieberman qu’il fait scission avec le parti et agira de manière autonome à la Knesset. Il a précisé qu’il votera toute de même dimanche en faveur du gouvernement, afin de faire partir Binyamin Netanyahou.

La raison de cette fronde est due au mécontentement du député par rapport au poste qui lui avait proposé Avigdor Lieberman : « ministre au sein du ministère des Finances », un titre aux contours flous. Elie Avidar aspirait à une fonction plus élevée, son nom ayant été cité il y a peu de temps pour obtenir le ministère de la Sécurité intérieure. « Je n’ai pas besoin d’un poste vide uniquement pour que l’on m’appelle ministre », a indiqué le député, qui a confié à des proches qu’il été « très déçu d’Avigdor Lieberman ».

Cette scission risque toutefois d’avoir des conséquences sur le plan politique lors de votes importants. Elie Avidar ne sera plus obligé de respecter la discipline de vote imposée par Avigdor Liebermen, et en l’occurrence, avec ce gouvernement hétéroclite qui tient à une très courte majorité, le vote d’un seul député peut avoir des repercussions importantes.

LIKOUD. Netanyahou compte encore rester chef du Likoud depuis l’opposition, mais les spéculations vont déjà bon train pour savoir qui sera un jour son successeur.

Deux noms sortent déjà du lot si l’on en croit un sondage réalisé par l’institut Midgam auprès des adhérents et sympathisants du Likoud. Celui qui tient actuellement la corde est Nir Barkat, ancien maire de Jérusalem, qui recueille 32%, devançant de loin Yuli Edelstein (10%), Miri Reguev (9%), Israël Katz (6%), Guilad Erdan (5%) et Yariv Levin (3%).

Mais un outsider risquerait bien de brouiller les cartes : l’ancien directeur du Mossad Yossi Cohen proche de Netanyahou. En cas de candidature, il est considéré comme le plus apte par 25% des personnes interrogées, laissant derrière lui Nir Barkat (16%), Guilad Erdan (8%), Yuli Edelstein et Israël Katz (5″ chacun), Yariv Levin (3%) et Miri Reguev (1%).

BENETT. Un sondage a été réalisé pour l’institut Midgam our la chaîne Hadashot 12 afin de demander quelles ont été le motivations de Naftali Benett pour rallier le gouvernement de gauche : 20% estiment qu’il l’a fait pour des raisons idéologiques et 61% lui attribuent des motivations d’ambition personnelle. Ils sont 19% à être sans opinion.

Par ailleurs, à peine 11% des personnes interrogées pensent que ce gouvernement va durer le temps de la législature. Ils sont 43% à estimer qu’il durera un temps limité, et 30% à penser qu’il durera une plus longue période.

MERON. i24News: « Le nouveau gouvernement compte établir une commission d’enquête sur la catastrophe du Mont Méron.

Les accords signés, qui sont une sorte de feuille de route du gouvernement, stipulent notamment la création d’une commission d’enquête d’État sur la catastrophe du Mont Méron, qui a coûté la vie à 45 personnes écrasées lors d’une bousculade géante le soir de Lag Baomer fin avril.

Jusqu’à présent, des pressions importantes ont été exercées au sein du système politique afin de ne pas créer de commission d’enquête, dont l’objectif est d’établir les responsabilités de la tragédie.

Une autre initiative convenue par le nouveau gouvernement est la scission du bureau du procureur général, actuellement dirigé par Avishaï Mandelblit, qui sera promue par le ministre de la Justice désigné, Gideon Sa’ar. Celui-ci avait clairement indiqué à ses partenaires de la coalition qu’il souhaitait mener certaines réformes du système judiciaire.

Dans sa feuille de route divulguée vendredi, le nouveau gouvernement prévoit par ailleurs le développement de certaines infrastructures dans le pays avec la construction de deux nouveaux hôpitaux, dans le Néguev et en Galilée, la création d’un nouvel aéroport, l’établissement d’une nouvelle université en Galilée, ainsi que la création de 300.000 logements.

Le gouvernement compte également aider l’industrie hôtelière et touristique, durement frappée par la crise du coronavirus, et développer un programme d’éradication de la criminalité au sein de la communauté arabe.

La limitation du règne d’un Premier ministre à deux mandats ou huit ans, et le renforcement de l’immigration juive vers l’État d’Israël sont deux autres mesures phares que le gouvernement de coalition souhaite mettre en place.

LE GOUVERNEMENT.

Selon i24 News : « Cet accord final signé par les huit partis de la nouvelle coalition entérine notamment le principe de rotation à la tête du gouvernement. Le chef du parti Yamina, Bennett, en prendra la tête jusqu’en 2023 avant de céder la place de Premier ministre à Yaïr Lapid jusqu’en 2025.

Pendant cette période, ce-dernier officiera comme vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.

Benny Gantz (Bleu Blanc) continuera au poste de ministre de la Défense, Avigdor Lieberman se verra attribuer le ministère des Finances, Gideon Saar, celui de la Justice, tandis qu’Ayalet Shaked dirigera le ministère de l’Intérieur.

Yifat Shasha Bitton (Nouvel espoir) se verra attribuer le portefeuille sensible de l’Éducation, alors que les travaillistes récupèrent le ministère des Transports (Merav Michaeli) et celui de la Sécurité intérieure (Omer Bar-Lev).

Le parti Meretz se voit, lui, attribuer trois ministères : la Santé (Nitzan Horowitz), l’Environnement (Tamar Zandberg), et la Coopération Régionale (Issawi Frij)

Pnina Tamanu Sheta et Hili Trooper, du parti Bleu Blanc, seront respectivement ministre de l’Intégration, et ministre de la Culture et des Sports.

Le parti Yesh Atid qui est le parti qui a obtenu le plus de voix de cette coalition (et de loin), ne récupère que trois ministères : les Affaires étrangères pour Yaïr Lapid, les Affaires sociales pour Merav Cohen et l’Energie pour Karine El-Elharar.

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