Stress post-traumatique des soldats en Israël. La chronique de Raphael Yerushalmi.
Dans sa chronique hebdomadaire diffusée dans le morning de Radio J, présenté par Ilana Ferhadian, Raphaël Jerusalmy, ancien officier du renseignement militaire israélien et écrivain, revient sur cet ancien soldat de Tsahal, qui s’est immolé.
Itzik Saidian, était soldat pendant l’opération « bordure protectrice », lors de la guerre entre Israël et Gaza en 2014. A son retour, il a souffert de stress post-traumatique et a tenté de se suicider, la semaine dernière, en s’immolant par le feu. Une grande manifestation des Invalides de guerre a eu lieu, dimanche, contre la mauvaise prise en charge des soldats souffrants de stress post-traumatique. En réponse à cet événement, Benyamin Netanyahou a promis une réforme.
Raphaël Jerusalmy, sur Radio J, estime que le système de prise en charge des soldats blessés est inefficace. « Il y a 5000 personnes en Israël qui sont reconnues comme ayant souffert d’un syndrome post-traumatique dû à la guerre, dont 200 soldats depuis ‘bordure protectrice’ qui sont sortis gravement atteints. On estime à au moins trois fois plus le véritable chiffre. » La raison pour laquelle ce chiffre serait nettement plus important est que beaucoup de personnes évitent cet immense labyrinthe bureaucratique que représente la reconnaissance d’invalidité. Les démarches auprès du ministère de la Défense peuvent parfois prendre jusqu’à trois ans. Un autre point qui peut en décourager plus d’un : les critères trop sévères pour reconnaître l’invalidité, l’enquête poussée sur le passé des soldats pour être sûr que le stress post-traumatique découle bien de la guerre et non pas d’un traumatisme antérieur. « Un calvaire », selon Raphaël Jerusalmy.
Fort heureusement il existe des ONG dont les bénévoles sont la plupart du temps des anciens soldats devenus médecins ou psychologues et qui prennent en charge les soldats souffrants. Dans leurs organismes ils proposent des programmes d’aide avec des traitements révolutionnaires, dont un à base d’ecstasy, « qui semble être la seule solution à court terme » puisqu’il « y a aujourd’hui une véritable impasse médicale« . D’autres se soignent grâce au CBD (cannabidiol). « Dans tous les cas vous avez là un problème social israélien extrêmement grave« . Il faudra attendre la formation d’un nouveau gouvernement pour espérer du changement, selon Raphaël Jerusalmy.
Lucie Claudon