EDITORIAL. Dans un article publié par Israël Hayom, la journaliste israélo-américaine Caroline Glick (Jerusalem Post) avertit des effets pour Israël d’une éventuelle victoire du candidat démocrate Joe Biden lors d’élections qu’elle qualifie « des plus cruciales pour Israël et les Juifs » tant les divergences idéologiques, politiques et culturelles se sont creusées entre les Républicains et les Démocrates, avec une haine virulente entre les deux camps.
Selon (1) : « Le point de départ de cette césure réside selon elle dans le net glissement à gauche du Parti démocrate qui a entre autre des effets dangereux sur les positions traditionnelles du parti envers Israël. Elle en veut pour exemple le changement d’attitude de la présidente de la chambre des Représentants, Nancy Pelosi, jadis fervente pro-israélienne et qui est devenue très critique du gouvernement israélien et se rapproche parfois même des représentantes antisémites au Congrès, Ilhana Omar et Tlaib Rashid qui font beaucoup parler d’elles et dont l’influence est en hausse au sein du Parti démocrate. Caroline Glick note que la délégitimation d’Israël qui s’étend dans certains cercles dits « progressistes » n’est pas fermement combattue par le « mainstream » et qu’il devient de plus en plus difficile pour des Juifs démocrates d’afficher leur soutien à l’Etat juif.
Le grand danger pour l’avenir réside dans les campus universitaires noyautés par l’extrême gauche pro-palestinienne, explique la journaliste, car il s’agit des leaders politiques de demain.
Mais il n’y a pas qu’Israël. La vie devient également difficile pour les Juifs religieux, estime Caroline Glick, qui explique que l’extension de l’esprit progressiste radical a aussi une incidence sur la manière dont ils sont perçus dans certains quartiers, notamment les quartiers mixtes où vivent Juifs et Afro-Américains.
Ces données font craindre à la journaliste qu’une victoire de Joe Biden amènerait une période encore plus difficile pour Israël et les Juifs que sous l’ère Obama du fait de l’évolution inquiétante du Parti démocrate et de l’arrivée d’une génération de politiciens bien à gauche. Caroline Glick explique que sous l’ère Obama, le Parti démocrate était encore plus ou moins arrivé à museler l’hostilité du président envers Israël et Binyamin Netanyahou. Mais sous Joe Biden il n’est pas du tout certain que le parti fasse barrage à une politique plus dure et exigeante envers l’Etat juif telle qu’annoncée par le candidat durant la campagne.
Quant au pronostic, Caroline Glick se base sur un sondage réalisé la semaine dernière par Gallup qui montre que 56% des personnes interrogées disent que leur situation est meilleure qu’il y a quatre ans, malgré le Corona, ce qui selon elle est un indice très encourageant. Et quid des sondages récurrents qui accordent tout de même la victoire à Joe Biden ? « Les sondages d’intentions de vote ne sont pas fiables. Les gens ont peur du terrorisme intellectuel de la gauche et certains mentent aux instituts de sondages afin de ne pas avoir de problèmes ».
Mais en cas de victoire du candidat démocrate, Caroline Glick prévoit une période difficile pour l’Etat d’Israël, pour les Juifs, pour les alliés traditionnels des Etats-Unis mais aussi pour les Etats-Unis eux-mêmes ».