(AFP et La Tribune – Copyrights). Dotés d’une économie diversifiée, les Emirats sont tournés vers l’innovation, tout comme Israël. Une coopération bilatérale est possible sur un ensemble de domaines :
La santé : combattre le Covid-19
Avant même l’annonce de la normalisation des relations, des compagnies israéliennes de premier plan ont annoncé un accord avec les Emirats arabes unis dans la recherche pour contenir la pandémie de Covid-19. Israel Aerospace Industries (IAI) et Rafael Advanced Defense Systems, deux entreprises publiques israéliennes, avaient en effet signé le 3 juillet un protocole d’entente avec la firme de technologie privée Group 42, basée à Abou Dhabi, lors d’une cérémonie par vidéo-conférence.
L’accord prévoit une collaboration à la mise au point d’un test de dépistage non-invasif et « en quelques minutes » pour le nouveau coronavirus. Le 16 août à Abou Dhabi, la société émiratie APEX National Investment a annoncé la signature d’un accord commercial avec l’israélien TeraGroup pour développer la recherche sur le nouveau coronavirus en vue de produire un test de dépistage rapide.
« Il semble que la priorité immédiate va à la coopération en matière de recherche pour combattre le Covid-19 », a déclaré à l’AFP Kristian Ulrichsen, du Baker Institute de l’Université Rice aux États-Unis. La coopération sur une question aussi urgente peut rendre la normalisation « populaire » dans les deux pays, a-t-il souligné.
La technologie : Israël, une « startup nation »
Selon le ministère israélien de l’Economie, le secteur des technologies avancées assure plus de 40% des exportations d’Israël, pays qui se fait appeler « startup nation ». Les Emirats arabes unis accueillent pour leur part 35% des startups du Moyen-Orient et Dubaï est l’une des premières villes au monde à attirer ces entreprises.
La fédération des Emirats, qui investit dans des projets innovants comme le transport autonome, le projet de train à très grande vitesse (Hyperloop) ou encore les taxis volants et les drones, ambitionne de devenir un pôle technologique.
L’agronomie : réduire la dépendance des Emirats
Pour la seule année 2016, Israël a exporté pour 9,1 milliards de dollars d’équipements agronomiques avancés, selon des chiffres du ministère israélien de l’Agriculture.
Les Emirats arabes unis se sont pour leur part engagés dans une sorte de « révolution agricole » au milieu de désert, pour réduire leur forte dépendance alimentaire. Ce domaine est très demandeur de haute technologie pour trouver notamment des solutions au manque de ressources en eau et aux fortes chaleurs du milieu désertique.
Le dessalement pour répondre au besoin en eau
La coopération bilatérale est également réalisable dans le domaine du dessalement. Israël est en effet un pays leader dans ce domaine avec des entreprises de renommée mondiale comme IDE Technologies, qui a construit 400 usines de dessalement dans 40 pays. Les Emirats arabes unis quant à eux recourent massivement à cette méthode pour répondre aux besoins grandissants en eau. Selon des médias locaux, la fédération compte plus de 260 stations de dessalement.
« Il y a des opportunités dans les technologies médicales et agricoles et des possibilités de coordination dans les startups et la politique d’innovation », a relevé Kristian Ulrichsen. Ces collaborations « pourraient plus tard faciliter l’élargissement du champ de coopération sur les plans politique et diplomatique », a-t-il ajouté.
La sécurité : un danger pour les opposants ?
Côté sécurité aussi, les deux pays ont une carte à jouer. Yossi Cohen, chef du Mossad, le service de renseignement israélien, a été le premier responsable israélien à se rendre à Abou Dhabi depuis l’annonce de la normalisation des relations. Une discussion récente avec le conseiller émirati à la sécurité nationale, cheikh Tahnoun ben Zayed, a porté sur la sécurité, selon les médias des Emirats.
Selon un rapport de l’ONG britannique Privacy International publié en 2016, Israël comptait à cette époque 27 sociétés spécialisées dans la sécurité et la surveillance, soit 3,3 pour un million d’habitants contre 0,4 pour les Etats-Unis et 1,6 pour le Royaume-uni.
Les logiciels israéliens sont utilisés à large échelle en Amérique Latine, en Asie centrale et en Afrique. Le logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO Group, aurait servi à surveiller des opposants dans de nombreux pays, selon des défenseurs des droits humains. Les Emirats comptent de nombreuses firmes spécialisées dans la sécurité et l’utilisation des caméras de surveillance y est très répandue.
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