À cause de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, les États-Unis vont connaître une récession historique en 2020 après dix ans de croissance ininterrompue. Ceci inquiète énormément les israéliens très actifs aux Etats-Unis.
La publication, mercredi 29 avril, du produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre et des prévisions de la banque centrale donneront une première idée de l’ampleur la crise.
« La partie émergée de l’iceberg »
Si les analystes tablent sur un recul de 4,3 % en rythme annuel du PIB lors des trois premiers mois de l’année, les services du budget du Congrès – le CBO, une agence indépendante – sont, eux, moins pessimistes et s’attendent à un recul de 0,9 % sur les trois premiers mois de l’année.
L’étendue des dégâts provoqués par la pandémie de Covid-19 sur l’économie américaine ne sera en effet visible qu’à partir du mois d’avril. Un décalage qui s’explique principalement par le fait que les mesures massives de confinement visant à lutter contre la propagation du virus ont été prises dans la deuxième partie du mois de mars seulement.
Écoles, bars, restaurants, commerces et établissements jugés non indispensables ont progressivement dû mettre leur activité en pause, et en cinq semaines, plus de 26 million de personnes se sont inscrites au chômage. Un chiffre inédit.
La dernière plus forte chute du PIB remonte à 2008
Les prévisions pour le deuxième trimestre sont encore plus préoccupantes. Le PIB pourrait chuter de 11,8 % par rapport au premier trimestre, ce qui représenterait une baisse de 39,6 % par rapport au deuxième trimestre de 2019, selon le CBO.
La vitesse et l’ampleur de la reprise de l’activité économique est encore incertaine. Pour limiter l’impact de la crise sanitaire, et la casse au niveau économique, certains États comme la Géorgie ou le Texas ont déjà autorisé la réouverture des commerces. L’assouplissement du confinement se fera ainsi État par État.
Certains secteurs se trouvent particulièrement affectés par la paralysie de l’économie. C’est notamment le cas du transport aérien, pour lequel un retour au niveau de 2019 pourrait prendre plusieurs années.
La dernière plus forte chute du PIB remonte au quatrième trimestre 2008, lorsqu’il avait dégringolé de 8,4 %. Après un an et demi de récession, la croissance était revenue fin 2009.
Avalanche de mesures de la Fed
À l’issue de son comité monétaire, mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait donner ses prévisions pour la première économie mondiale, très attendues par les marchés.
« Je pense qu’ils diront : l’économie se dégrade à une vitesse folle et les perspectives sont très incertaines », estime Michael Feroli, chef économiste chez JP Morgan.
Celui-ci craint que les membres du comité monétaire ne s’aventurent pas « à prendre une position ferme sur les perspectives économiques, en partie conditionnées par des éléments de santé publique hors de leur contrôle ».
La banque centrale américaine, qui réunit son comité monétaire toutes les six semaines, ne devrait cette fois pas toucher à ses taux d’intérêt. Elle les avait abaissés jusqu’à zéro mi-mars, face à la progression du virus. Une mesure à laquelle elle n’avait pas eu recours depuis la dernière récession, en 2009.
La Fed a, elle aussi, lancé une avalanche de mesures. Parmi celles-ci, une série d’outils habituels, mais aussi des nouveautés visant à rassurer les marchés et donner une bouffée d’air aux entreprises et aux ménages.
Sur l’ensemble de l’année 2020, le recul du PIB pourrait être de 5,6 %, à la faveur d’une timide reprise à partir de l’été, estime le CBO. Le Fonds monétaire international, quant à lui, table sur une contraction de 5,9 %.
Avec AFP