Lutte contre le coronavirus. Quelle est la marque d’une singularité israélienne?

Par |2020-03-10T09:32:22+01:0010 Mar 2020|Catégories : SANTE|

Le ministère de la santé israélien a pour l’heure recensé 49 cas d’infection par le coronavirus dans le pays. C’est encore peu et pourtant, les autorités, qui se veulent « les plus strictes » au monde, ne cessent d’annoncer de nouvelles mesures de prévention. Lundi, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a indiqué dans une vidéo diffusée sur son compte Twitter que toute personne arrivant en Israël devra observer une quarantaine de deux semaines afin d’éviter la propagation du nouveau coronavirus dans le pays. Selon Haaretz, son ministre de la défense, Naftali Bennett, envisage quant à lui la possibilité de clore les points de passage vers la Palestine, d’où quelque 120 000 travailleurs se rendent quotidiennement en Israël, et où l’on compte pour l’instant vingt-cinq cas d’infection.

20 000 personnes en quarantaine

C’est la marque d’une singularité israélienne, petit pays de 9 millions d’habitants qui n’entretient que des liens limités avec ses voisins, à l’exception de la Palestine. Il a les moyens de se fermer, et de suivre en détail les cas existants à partir d’un unique aéroport international : la plupart des quelque 20 000 personnes aujourd’hui placées en quarantaine chez elles, pour une durée de quatorze jours, l’ont été à leur retour de l’étranger.

Rares sont aussi les Etats qui ont énoncé avec une telle clarté le durcissement prévu de leurs mesures de prévention, si l’épidémie se répand. Les Israéliens, habitués à suivre les consignes de sécurité préventive de l’armée, et peu confiants dans un système de santé en mal d’investissements, paraissent se satisfaire de cette rigueur affichée, et passer l’éponge sur les exagérations qui les accompagnent.

Parmi les personnes infectées, la plupart l’ont été au retour d’un voyage en Europe de l’Ouest, pour près de la moitié en Italie. L’une d’entre elles avait voyagé en avion avec un groupe de pèlerins qui repartaient en Grèce. Les autorités ne déplorent aucun mort, mais la presse suit avec attention l’évolution d’un patient en état critique, un homme de 38 ans, résidant de la partie orientale, palestinienne, de Jérusalem. Elle prédit un durcissement assuré des mesures de prévention s’il venait à succomber.

Mesures loufoques

Les festivités de Pourim ont d’ores et déjà été annulées cette semaine, causant des pertes à hauteur de 46 millions d’euros. Le grand rabbin d’Israël, David Lau, a quant à lui exhorté la population à « ne toucher, ni n’embrasser la mézouza », ce rouleau de parchemin placé à l’entrée de maisons juives, comme le veut la coutume.

https://www.lemonde.fr

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