Depuis plus de 20 ans, une souche du champignon Fusarium wilt fait lentement son chemin à travers le monde depuis l’Asie du sud-est, menaçant d’extinction la banane.
Gilad Gershon, start-upper reconnu, a passé six ans passés dans les forces de défense israéliennes puis a fait une incursion dans le capital-risque, devenant un investisseur principal chez Pontifax Agtech, un fonds basé à Los Angeles et spécialisé dans la technologie alimentaire et agricole. Il est maintenant directeur général de Tropic Biosciences, fondée à Norwich en 2016, qui est composée d’une équipe de près de 50 scientifiques et chercheurs travaillant à l’édition des gènes des bananes pour les protéger contre les maladies.
Pour la start-up de Gershon, basée à Norwich, qui travaille également sur la réduction de la teneur en caféine du café, les technologies d’édition génétique sont devenues un outil essentiel pour protéger la banane.
Basée à l’origine en Israël et aux États-Unis, Tropic Biosciences a choisi Norwich il y a quatre ans en raison de l’offre de scientifiques locaux qualifiés de l’université et du John Innes Centre, un centre international indépendant d’excellence en sciences végétales, génétique et microbiologie.
« Je suis devenu de plus en plus conscient de la promesse de l’édition génétique d’un point de vue financier. C’est une technologie qui accélère et simplifie considérablement le processus de développement de produits végétaux génétiquement modifiés », dit-il.
Gershon reconnaît les difficultés que rencontrent certaines personnes pour adopter des aliments qui ont été édités, mais il tient à souligner que les bananes qu’il cultive n’impliquent pas l’injection d’ADN étranger.
« Les gens ont des sentiments très forts envers les bananes et l’idée que cette culture puisse être perdue à cause de cette maladie souligne la nécessité d’y remédier », dit-il.
La technologie peut également rencontrer certains obstacles. « L’efficacité de l’introduction du CRISPR dans les cellules est faible. Ce n’est pas comme chez l’homme, les plantes ont des parois cellulaires », explique le Dr Ofir Meir, directeur de la technologie chez Tropic Biosciences.
Le commerce mondial de la banane est dominé par un seul type de banane, la Cavendish, qui constitue près de 50 pc de la production et près de 99 pc du marché d’exportation. Nommées d’après un duc du 19e siècle qui a reçu une cargaison de l’île Maurice, les bananes de Cavendish ont été généralisées car les agriculteurs cherchent une variante résistante.
Au Royaume-Uni, où 5 milliards de bananes sont consommées chaque année, presque toutes sont des bananes Cavendish. Aujourd’hui, une nouvelle souche de la maladie qui a éradiqué le Gros-Michel menace les Cavendish en raison du manque de diversité génétique.
Source : Le Telegraph & Israël Valley