« Chaque année on me dit que c’est encore mieux que l’an passé, » constate avec joie Caroline Boneh, la présidente du Festival du film français en Israël, qui pour sa 16ème édition a démarré sur les chapeaux de roues. Depuis son lancement le 14 mars dernier, les salles sont presque remplies et les films, méticuleusement sélectionnés remportent un franc succès, surtout auprès des Israéliens qui représentent 80% des entrées.
« Il y a un public de plus en plus jeune, et c’est très positif. On remarque que les Israéliens sont curieux et exigeants, ils sont très francophiles! On ne peut qu’admirer leur engouement pour le cinéma français, » a déclaré Caroline Boneh à i24NEWS.
Alors que la culture française s’immisce peu à peu dans l’univers israélien, le Festival est l’occasion unique de faire découvrir les films français inédits qui ne sont pas encore sortis en Israël ou les grands classiques à voir ou à revoir. Produit par l’Institut français et la société Eden cinéma, l’événement met à disposition des publics israélien et francophone, un choix de films très variés, ayant été salués par la critique, dans les cinémathèques de Tel Aviv, Jérusalem, Haïfa, Holon, Herzliya et Sderot, Ashdod et Netanya jusqu’au 30 mars prochain.
« On se base sur l’éclectisme pour surprendre et donner un large panorama, on regarde ce qu’il a de meilleur par rapport à la programmation de l’année en France, toujours en adaptant nos choix à la répercussion qu’il y aura en Israël, » assure Mme Boneh.
Parmi les films phares, Le Grand bain de Gilles Lellouche, invité d’honneur du Festival, a été choisi pour l’ouverture et a fait salle comble pour toutes les projections. Avec près de 4 millions d’entrées en France, il a reçu pas moins de 10 nominations aux César 2019.
« Le cinéma français est vraiment différent du nôtre, il apporte une ouverture intellectuelle et permet d’approcher des concepts cinématographiques et des thèmes que les films locaux n’abordent pas, » rapporte à i24NEWS Linoy, 30 ans, qui était présente à la Première du Grand bain.
Les « premiers films » et les « classiques » à l’honneur
L’amour flou, le premier film de Romane Bohringer, sorti en octobre 2018 est l’une des autres grandes révélations de ce Festival. Il relate une rupture amoureuse, empreinte de modernité. Un couple se sépare, pour vivre « ensemble » mais séparément dans un « sépartement »: deux appartements distincts… qui communiquent via la chambre des enfants.
Les films classiques, quant à eux, font systématiquement partie intégrante du Festival et « véhiculent le travail de mémoire et de conservation du patrimoine culturel, propre aux cinémathèques, » affirme Stéphanie Rabourdin, attachée audiovisuelle de l’Institut français, ajoutant qu’ils « maintiennent un équilibre et une diversité dans la programmation. »
Cette année, Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, a été sélectionné en hommage à Michel Legrand, qui s’est éteint le 26 janvier dernier et qui en avait notamment composé la musique.
« C’est important de transmettre les vieux films aux jeunes générations. Le passé est primordial, il faut faire revivre d’anciens acteurs, comme Jean Gabin, que l’on retrouve dans Pépé le Moko, » précise Caroline Boneh.
Par ailleurs, les thèmes de la famille et des contextes sociaux compliqués sont au coeur de l’édition 2019, notamment avec le film Pupille de Jeanne Herry, 7 fois nominé aux César 2019, dans lequel Gilles Lellouche incarne un travailleur social en charge d’un bébé abandonné par sa mère ou encore En guerre, de Stéphanie Brizé, où des salariés se battent pour sauver leur emploi.
Quel impact sur la société israélienne?
Aujourd’hui, le cinéma français en Israël connaît une véritable ascension, 20 films sortent à l’année dans l’Etat hébreu, notamment grâce à l’action des festivals et des événements culturels, destinés à propulser ce cinéma de choix au devant de la scène israélienne. Des films comme Qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu ou Intouchables ont d’ailleurs connu un succès certain auprès des locaux.
Le Festival donne aussi lieu à des rencontres et à des échanges professionnels qui favorisent la coproduction franco-israélienne et encouragent les nouveaux réalisateurs à lancer leur carrière, « c’est une belle vitrine pour les producteurs, » assure Caroline Boneh, soulignant que les Israéliens ne cessent d’améliorer la qualité de leurs films.
« Cet événement donne un aperçu de la culture française. Je pense qu’il est source d’inspiration pour le cinéma israélien qui traite malheureusement souvent des mêmes problématiques, » a affirmé Tal, étudiante en cinéma, à i24NEWS.
Les Français et le cinéma israélien
Cette année, le Festival du film israélien à Paris a lieu parallèlement, de l’autre côté de la Méditerranée: une plongée pour les Français, au coeur d’un univers cinématographique qu’ils connaissent souvent approximativement. Une sélection de séries, documentaires, fictions et courts-métrages seront projetés du 20 au 26 mars au Majestic Passy dans le 16e arrondissement de la capitale.
« En France, on aime beaucoup les séries et les films israéliens donc on est demandeurs de ce type d’événement et la programmation vaut le coup, » a déclaré Rose à i24NEWS.
Pour cette 19ème édition, la tendance est au retour du religieux, notamment avec le film d’ouverture d’Avi Nesher, The other story. « On a choisi de mettre les Haredim (religieux) à l’honneur avec la célèbre série Shabbanik que les spectateurs adorent, » déclare Hélène Schoumann, la présidente du Festival, qui choisit ses films directement en Israël aux festivals de Jérusalem et de Haifa. En les sélectionnant de manière très minutieuse, elle s’assure de satisfaire un public qu’elle dit « bien connaître ».
Le documentaire King Bibi, proposé à presque quinze jours des élections israéliennes, offre un regard objectif et impartial sur le parcours du Premier ministre Benyamin Netanyahou, « l’homme qui n’est pas là par hasard ».
« Je ne veux surtout pas de films glauques, » a précisé Mme Schoumann, qui, sans prétention, se sent porteuse d’une mission, celle de montrer Israël sous tous ses aspects.
Le cinéma, un moyen de contrer le BDS et de redorer l’image d’Israël à l’international?
Caroline Haïat est journaliste pour le site d’i24NEWS
Ailleurs sur le web
Ile-de-france : des a…Mon-Artisan.pro
Ile-de-france : Votre…eco-veranda.com
N’attendez plus …Groupe Édouard Denis
Location de voitu…Location De Voiture