Mode en Israël : lutte contre les stéréotypes. Non aux mannequins trop maigres et aux retouches excessives des photos. C’est le nouveau défi des autorités israéliennes. Une loi y afférente entrée en vigueur en 2012 en Israël peine à être respectée. Cependant, le monde entier s’accorde à dire que l’image des femmes diffusée par les acteurs de la mode est malsaine et peu conforme à la réalité. (i24News)
A SAVOIR. Israël déclare la guerre à la maigreur maladive. Lundi, les parlementaires israéliens ont voté une loi interdisant l’emploi de mannequins trop maigres dans les défilés et les publicités, dans l’espoir que cette mesure permettra de protéger les jeunes contre des troubles alimentaires comme l’anorexie.La loi stipule qu’hommes ou femmes ne peuvent être recrutés pour des emplois de mannequin sans un certificat médical assurant que leur indice de masse corporelle (IMC) n’est pas inférieur à 18,5. L’IMC mesure le rapport entre poids et taille. Cela signifie qu’une femme mesurant 172 cm doit peser au minimum 54 kilos. Rachel Adato, l’une des députées à l’origine du texte, a espéré que cette loi inciterait les jeunes gens à ne pas tenter d’imiter des modèles esthétiques dangereux pour la santé. «La beauté ne doit pas être anorexique», a-t-elle déclaré.
La top-modèle israélienne Adi Neumann a protesté contre la loi, expliquant qu’elle ne passerait pas les nouvelles règles, avec un IMC de 18,3. Elle dit pourtant manger normalement et faire de l’exercice. Plutôt que de se concentrer sur le poids, elle estime qu’il vaudrait mieux obtenir un certificat médical de bonne santé –certaines femmes étant naturellement maigres.
LE PLUS. La salle d’attente du Centre médical de la Bourse (CMB) est vide en ce milieu d’après-midi du lundi 25 septembre. A la veille du coup d’envoi de la Paris Fashion Week, le centre agréé par la médecine du travail de la rue Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, devrait pourtant recevoir une partie des huit cents mannequins qui devaient commencer à défiler, à compter du mardi 26 septembre, sur les podiums parisiens pour présenter les modèles du printemps-été 2018.
« Depuis l’arrêté du 4 mai 2017, la médecine du travail doit évaluer l’état de santé d’un mannequin en prenant en compte son indice de masse corporelle », explique Alexandru Popa, médecin du CMB. Tous les top models, y compris les stars que sont l’ex-danseuse américaine Karlie Kloss ou la Californienne Gigi Hadid, doivent présenter un certificat médical français, datant de moins de deux ans, pour pouvoir travailler dans l’Hexagone.
Cette disposition est censée mettre fin à l’éloge de l’extrême maigreur dans le milieu de la mode et lutter contre l’anorexie chez les jeunes filles. Mais, pour l’heure, le CMB, seul centre agréé à Paris pour mener les « visites d’informations et de prévention » de ces salariés et à délivrer ces certificats médicaux, n’est pas pris d’assaut. « Le système est en train de monter en charge », assure Eric Brossard, le directeur administratif et financier. A l’en croire, « une dizaine de mannequins se sont présentés lundi 25 septembre ».
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